REMARQUE
. Tous les articles de ce blog ont été rédigés par moi-même sans emprunt littéral à d'autres auteurs, ils sont le fruit d'une documentation personnelle amassée au cours des ans et présentent ma propre vision des choses. Après tout, mon avis en vaut bien d'autres.
. Toutes les citations de mes articles proviennent de recherches sur les sites gratuits sur Internet



Mon blog étant difficilement trouvable par simple recherche sur internet, voici son adresse : jeanpierrefabricius.blogspot.com

vendredi 28 février 2014

IMPRESSION DE CROISIERE (8)

Les prix de vente des croisières ont largement diminué surtout en Méditerranée, essentiellement à cause de la concurrence des villages de vacances africains qui offrent une qualité de service impeccable à des prix défiant toute concurrence. Les compagnies de navigation organisant des croisières ont été obligées de s'aligner, ce qui a conduit à les rendre accessible à un plus grand nombre de personnes qui jusqu'alors ne pouvaient y prétendre.

Malgré cette baisse des prix, les croisières ont largement conservé leur renom d'antan ainsi que les traditions et habitudes des époques anciennes où seules les classes fortunées avaient accès à ce type de vacances : on peut en donner de nombreux exemples :
   . Pour aller au restaurant le soir, il est nécessaire de revêtir une tenue convenable, voire même élégante les jours de gala : robes longues, bijoux, veste, cravate ou nœud papillon sont alors de rigueur. Ces tenues sont encore plus élégantes quand le repas est précédé du cocktail du commandant. Certes, certains préfèrent rester en tenue décontractée et manger aux self-service du bateau, ils ne sont cependant qu'une minorité.
   . Le service au restaurant et sur tout le bateau est effectué par des employés stylés, toujours aimables et courtois qui se veulent au service des convives.
   . Le soir, après le repas, les gens gardent leurs tenues habillées pour aller aux spectacles ou dans les salons pour danser et pour écouter de la musique

Ainsi, au laisser-aller de la journée avec des maillots de bain et des shorts qui ne réussissent plus à masquer les difformités des embonpoints, s'oppose l'élégance des tenues de soirée qui font passer l'obésité et le surpoids pour de la prospérité.

Il se pose alors une question d'importance : comment les compagnies peuvent-elles maintenir la qualité de leurs prestations qui implique une pléthore de personnel avec les baisses constatées des coûts ?

En réalité, même si la croisière était vendue à prix coûtant, ce qui n'est évidemment pas le cas sauf peut-être pour les promotions de dernières minutes destinées à remplir le bateau, il existe pour les compagnies organisatrices de multiples moyens de faire du bénéfice, sans parler ici des recettes émanant des excursions dont la plus grande partie sont reversées aux bureaux locaux de tourisme, on peut citer ici une foule d'activités destinées à générer de beaux bénéfices :

Il y a d'abord le "Bar-Service" non seulement dispensé dans les nombreux salons pourvus de bars du bateau, dans chaque restaurants et self-service, près de chaque piscine et lieux de vie, mais aussi par de multiples employés qui passent partout même au théâtre. Beaucoup se laissent tenter : dans les salons en particulier, avant le repas, dans l'ambiance constituée par le décor coloré et la musique entraînante qui leur rappelle leur jeunesse, il semble quasiment normal de déguster le cocktail à la mode

 Un autre moyen de faire du bénéfice pour la compagnie de croisières est d'organiser chaque jour des jeux payants du type loto et de placer le casino avec machines à sous et jeux de roulettes sur un lieu de grand passage afin d'amener les croisiéristes à tenter leur chance.

Il y a aussi des magasins de luxe qui proposent des rabais de 75% sur divers objets clinquants. Bien entendu, ces magasins, établis sur des endroits de grand passage, présentent les objets en solde sur des présentoirs disposés le long des coursives de manière à accrocher immanquablement le regard.

Partout, se trouvent également des photographes, les croisiéristes sont pris en photo à tous moments, lors des repas, dans les couloirs avec des décors appropriés. Comme ces photographes sont particulièrement doués, sachant mettre en valeur les corps et les visages en faisant ressortir le meilleur de ceux-ci, beaucoup sont tenter d'acheter ces belles photos qui leur rappelleront d'excellents souvenirs et revivifieront chez eux le mythe de l'éternelle jeunesse.

Enfin, existent aussi des salons de beauté, de massage et de modelage qui dispensent des soins à tous ceux qui le souhaitent.

Que penser de ces méthodes ? En ce qui me concerne, elles sont parfaitement acceptables à au moins à deux points de vue :
   . En premier lieu, elles permettent de bénéficier de tarifs attractifs lors de l'achat de la croisière.
   . Surtout, elles sont adaptées à l'idée que je me fais de la liberté de chacun : chaque facture étant signée par le croisiériste, il dépense en toute connaissance de cause et sous sa propre responsabilité. Il est à cet égard lamentable de lire sur certains forums en ligne que la croisière coûte cher à cause des " à-côtés" : les individus qui se plaignent de cette manière ne se rendent sans doute pas compte qu'ils passent pour de parfaits crétins !

jeudi 27 février 2014

IMPRESSION DE CROISIERE (7)

Voici quelques photos qui montrent ce que diverses personnes  peuvent  ressentir lors des escales du bateau quand on se promène dans une ville des Antilles, ici Saint-Georges, capitale de Grenade


Le marché me semble bien achalandé,  je pourrai y trouver tout ce que je dois ramener comme souvenirs à ma famille, j'aimerais acheter un "tee-shirt" à chacun de mes petits enfants, si j'en trouve un à ma taille, je me l'acheterai aussi, C'est pittoresque ici ! 

Cette île a su se reconvertir ! Quand on voit le Mail avec les installations touristiques, les banques et les belles villas....


Quel contraste entre ces deux écoles !  
   . D'un côté une école privée avec des beaux bâtiments modernes, des filles habillées d'un bel uniforme bleu qui viennent acheter un en-cas lors de leur récréation. 
   . Un peu plus loin, une autre école : toutes les classes sont rassemblées dans un vaste hall évoquant  une église, elles sont séparées par des cloisons de tôle qui servent aussi de tableau, les élèves portent une simple chemise blanche en guise d'uniforme, 
Peut-on parler d'égalité des chances ? 

Encore une maison en ruines ! Un arbre pousse même à l'intérieur !  Elle n'a pas été reconstruite depuis le dernier cyclone qui date de 2004. Cela fait pourtant 10 ans ! Décidément cette ville possède encore beaucoup de ruines, les églises dévastées, l'ancien Parlement... 

Quel beau paysage, les couleurs sont éclatantes. Tout dans cet endroit respire l'harmonie comme si les constructions humaines avaient voulu se mettre à l'unisson de la nature entre le bleu d'azur de la mer et le vert impérial des mornes volcaniques qui ourlent en amphithéâtre la petite capitale.

Tous ces commentaires co-existent tant est grande la diversité des gens qui participent à la croisière.

mercredi 26 février 2014

IMPRESSION DE CROISIERE (6)

On entend souvent les détracteurs des croisières prétendre que ce mode de voyage n'a aucun intérêt culturellement et que les excursions sont si courtes qu'il est impossible de se faire une idée du pays visité. Il est évident qu'en trois heures,  il est difficile de connaître à fond une ville, un site, une région ou une île.

Pourtant au vu de mon expérience, il me semble que l'on peut infléchir largement ces allégations de dénigrement : lors des déplacements en bus, on peut regarder les paysages, les villages, entrevoir la vie des gens, apercevoir les paysans au travail dans les champs, mesurer le niveau d'industrialisation, regarder le relief, la végétation... Cela ne donne certes qu'une succession rapide d'impressions mais cela permet d'apercevoir de nombreux aspects de la vie quotidienne surtout si, en plus, on a pris la peine de se documenter avant le voyage.

En réalité, il y en a pour tous les goûts. Voici l'exemple d'une excursion en catamaran qui vient d'avoir lieu : le bateau suivit pendant toute une demi-journée les rivages escarpés et sauvages d'une île des Antilles.

Tous les ingrédients étaient réunis pour satisfaire tous les participants :

   . Le soleil et la chaleur permirent aux amoureux du bronzage de s'allonger sur le pont et de se faire bronzer, ils ne virent certes qu'une petite partie du paysage, mais ils étaient surtout venus pour profiter du beau temps,

   . Les magnifiques paysages avec des contrastes spectaculaires de couleur permirent de faire de belles photos.

   . La présence de nombreuses falaises battues par les vagues permirent à ceux qui s'intéressaient à la géologie de constater les empilements de couches de laves volcaniques, basalte, tuf, andésites...ainsi que l'organisation du relief avec les creusements de petites vallées par les torrents..

   . Il était aussi possible de se faire une idée de la forêt tropicale ici xérophile et des différentes formes d'habitat traditionnels avec de petites maisons créoles de pêcheurs aux toits de tôle blanche, et récentes avec des résidences et des yachts témoignant de l'évolution actuelle d'une économie touristique.

   . Le bateau s'arrêta sur une belle plage avec possibilité de baignade dans une eau chaude et transparente sur une plage bordée de cocotiers, image exotique à souhait..

   . Ceux qui étaient venus dans l'idée de siroter sans entrave du punch furent largement servis car la boisson était servie à volonté !

Chacun trouva donc ce qu'il était venu chercher !

Au retour de l'excursion, tandis que les uns partaient sur le marché pour touristes afin d'acheter un souvenir de l'ile ou un habit exotique qui leur rappellera leur venue, d'autres visitaient la petite capitale et admiraient en particulier la magnifique cathédrale aux murs entièrement peints.

Ainsi, les excursions ne donnent certes qu'une vision partielle des escales, néanmoins pour qui sait regarder  et qui est curieux de tout, elles sont l'occasion de belles découvertes que l'on peut ensuite approfondir.

mardi 25 février 2014

IMPRESSION DE CROISIERE (5)

Il  se conjugue dans le bateau de croisière que je décris dans ces articles, deux aspects complémentaires au niveau de l'ambiance décorative :  
    . Un monde clos, chargé d'un décor surabondant qui fait oublier en un instant la réalité tangible,
    . Une oeuvre d'art globale où peuvent s'épanouir les artistes tant au niveau des conceptions d'ensemble qu'à celui de la création d'oeuvres d'art originales.

Le bateau est à cet égard un véritable  "musée sur l'eau", partout on trouve des œuvres d'art originales, ce sont pour la plupart, des créations modernes effectuées à partir de modèles antiques, c'est le cas en particulier des très nombreuses poteries que l'on trouve au niveau de chaque escalier dont les personnages ressemblent souvent aux idoles cycladiques et crétoises.

Pour qui apprécie l'art moderne et qui sait dépasser le clinquant de l'ensemble, le bateau de croisière est un lieu de perpétuel étonnement artistique, il est un peu dommage que ces œuvres d'art ne soient pas regardées à leur juste mesure par le fait qu'elles sont noyées dans la profusion décorative,

Il convient de dire aussi que ce bateau a été conçu en l'Italie, pays où l'art est une composante essentielle de la civilisation, ce qui explique largement les choix décoratifs effectués.

lundi 24 février 2014

IMPRESSION DE CROISIERE (4)

Quand on rentre dans un bateau de croisière, on se trouve plongé dans un autre univers. Tout paraît totalement artificiel voire même virtuel ; c'est comme si les concepteurs du décor avaient voulu créer un monde hors du temps et hors de la réalité. En pénétrant dans le bateau, on entre dans une ambiance factice, on est abasourdi par la profusion et l'abondance  du décor qui évoque les mythes et les légendes merveilleuses.

Cette irréalité peut être ressentie d'abord comme agressive, mais on s'y habitue très vite.  C'est d'ailleurs un élément important de la croisière : le touriste fatigué de la monotonie de sa vie quotidienne et de son pâle environnement se trouve immédiatement projeté dans un monde coloré et imaginaire où tout est fait pour créer l'illusion de la joie de vivre et du bien-être.

Si on devait qualifier ce décor, on pourrait parler d'un baroque rococco laïcisé et exacerbé à l'extrême par la généralisation des courbes. Pourtant si on y est attentif, le décor procède d'une répétition à profusion de décors simples. En voici quelques exemples :

À la base, au niveau de la plupart des murs, se trouvent quatre éléments constitutifs :
   . Des pilastres métalliques qui ressemblent à des miroirs, si brillants que l'on peut s'y mirer. Ces pilastres, par leur reflet, augmentent l'espace, contribuant à participer à l'impression d'irréalité.
   . Au dessus de ces pilastres se trouvent des sortes de chapiteaux argentés représentant des têtes de pseudo-dieux grecs, alternativement une déesse et un dieu qui ressemble à Serapis. Ces deux représentations se trouvent partout, sur les rambardes d'escaliers, sous les tabourets des bars, sur les parois du hall central (où elles semblent former la tête de pieuvres géantes),
   . Apparaissent aussi des vases aux motifs vaguement sinisés qui portent des flammes servant à l'éclairage,
   . Enfin, entre les pilastres de métal, se trouve une frise à fond noir comportant des motifs floraux.

Cette artificialité du décor crée une ambiance propice à la joie de vivre et à l'envie de défoulement qui est de mise dans le bateau et contribue à laisser aux croisiéristes d'excellents souvenirs.

dimanche 23 février 2014

IMPRESSION DE CROISIERE (3)

Lors des journées en mer, les croisiéristes profitent à fond des avantages que leur offre le bateau :

   . Les uns s'installent sur les "transat" qui sont installés autour de la piscine et sur les ponts supérieurs, ils s'y font dorer toute la journée en dépit des risques de "coup de soleil". On a l'impression qu'après avoir subi l'hiver et le froid, ils sont si avides de sentir le soleil les réchauffer qu'ils ne prennent qu'assez peu de précautions.

   . D'autres profitent des piscines, à peine des bassins de barbotages pour se rafraîchir, il y a aussi beaucoup de monde dans les jacuzzis,

   . Sur le pont supérieur, en avant de la piscine, se trouve un podium, sur lequel se déroulent les diverses animations : jeux variés, apprentissage de diverses danses, gymnastique, le tout en musique diffusée à profusion par des haut-parleurs de forte puissance. Cette musique, souvent endiablée, crée une ambiance festive qui donne envie de participer.

   . Il y a également la possibilité de manger à tout moment, les nombreux buffets se relaient à tour de rôle pour que chacun puisse se repaître sans cesse et à satiété : le petit-déjeuner est à peine fini que l'on prépare le buffet de midi, celui-ci est suivi du goûter qui précédera le buffet du soir... En outre, à tout moment, il est possible de manger des pizzas... Cette profusion de nourriture semble très appréciée par tous, il faut dire aussi que beaucoup de touristes du bateau sont en surpoids, voire même obèses, cela ne semble guère les traumatiser puisque sur le bateau, le soleil et la chaleur aidant, on peut se désinhiber de bien des complexes.

     . Enfin, existent un grand nombre d'autres activités éparses dans tous les salons, sauna et Hamman, salle de fitness, travaux manuels avec réalisation de petits objets, conférences (par exemple pour avoir un ventre plat, ce qui serait bien utile à beaucoup), casino, boutiques, bars...

Ainsi avec une telle profusion d'activités, chacun trouve son compte, moi y compris qui prend plaisir à regarder tous ces gens  profitant au maximum de cette semaine d'évasion où ils n'ont qu'une chose à faire, se laisser gâter et s'amuser.

samedi 22 février 2014

IMPRESSION DE CROISIERE (2)

Dans ce salon pourvu d'une grande piste de danse, se déroulent en soirée les jeux organisés par l'équipe d'animation.    

Ces jeux sont du type de ceux pratiqués dans les villages de vacances : au début, on effectue une sorte de "chenille" conduite par un animateur afin de trouver des personnes qui vont participer au jeu. Une fois le groupe formé, l'animateur explique les règles en cinq langues au moins  ; ici, le jeu s'appelle "1.2.3.boum" ; au signal, il faut se grouper par 2, 3, ou plus selon ce qu'indique l'animateur, celui qui reste seul est éliminé.


Je suis toujours très étonné de constater que les gens soient volontaires pour participer à ce type d'animations ! Non seulement, ils entrent dans le jeu, s'y s'amusent franchement et même en rajoutent sans se rendre compte qu'ils sont parfois ridicules aux yeux des spectateurs qui rient souvent à leur dépens :  ils sont pris dans une ambiance de groupe et s'y complaisent.

Ce qui est étonnant aussi , c'est que toutes ces activités sont programmées depuis le siège de la compagnie : j'ai pu constater que la forme du jeu est toujours la même, on la retrouve sur tous les bateaux sans que l'on perçoive une quelconque initiative de la part de l'équipe d'animation, il est même probable que les règles indiquées par l'animateur en plusieurs langues soient apprises par cœur à partir de textes fournis par la compagnie

Une fois le jeu terminé, la piste est livrée à la danse, la musique est généralement celle d'une formule appelée "thé dansant" avec des airs et des danses qui firent la joie des générations antérieures mais qui plaisent encore, sans doute parce qu'ils rappellent leur jeunesse aux participants. Parmi les danseurs, il y en a toujours un ou deux qui se donnent en spectacle afin de montrer à la fois leurs techniques et le parfait accord qui règne dans leur couple.

Cette phase est transitoire, en effet, les animateurs reviennent sur la piste pour animer la danse, celle-ci prend la forme de mouvements quasiment folkloriques et dérivés des danses collectives d'hier dont le Madison. Un animateur monte sur le podium et montre les gestes à accomplir, les autres, dispersés sur la piste dansent aussi et il suffit de les suivre pour effectuer un mouvement d'ensemble du plus bel effet.

Cette méthode à un double intérêt :
     . Les danses sont individuelles, ce qui permet aux personnes seules de participer et de s'agréger aux autres en faisant connaissance avec eux,
    . Le fait que les animateurs encadrent les groupes permet à tous, y compris à ceux qui ne savent pas danser, d'apprendre rapidement et de s'amuser.

La soirée se continuera ainsi jusqu'au milieu de la nuit où sera servi le buffet de minuit.

vendredi 21 février 2014

IMPRESSION DE CROISIERE (1)

En avant de la gare maritime d'embarquement pour la croisière se trouve un petit marché coloré proposant divers étals de produits antillais, tissus, robes, sacs, menus objets. Au centre du petit marché,  un kiosque abrite un orchestre créole. Il faut tout de  suite se mettre au goût du jour ! 

Ce petit marché coloré possède quelque chose d'étrange pour ceux qui arrivent directement d'Europe ; ils viennent de subir une dizaine d'heures d'avion, sont abrutis par le décalage horaire et la chaleur humide. Pour eux, c'est une transition assez brutale entre le froid et la brume qu'ils viennent de quitter et l'ambiance colorée de leurs futures vacances ; on les voit, encore vêtus des couleurs tristes à la mode dans leurs pays, le gris ou le noir, l'anorak et le pull sous le bras, se promener parmi les étalages où l'exotisme règne en maître ! Certaines personnes se laissent déjà tenter...
Le petit marché

Des qu'ils auront pris possession de leurs cabines et leurs bagages, les croisieristes quitteront leurs habits noirs de deuil, pour revêtir l'uniforme du touriste parfait : le maillot de bain, la chemise colorée, le bermuda et les sandalettes. Demain, on les retrouvera au bord de la piscine, ayant oublié la lourdeur de leur tache quotidienne, soucieux seulement de se faire bronzer au chaud soleil des tropiques et de profiter au mieux de leurs vacances.

Le lendemain au bord de la piscine sur le pont supérieur du bateau
.

jeudi 20 février 2014

UN MONDE FORMIDABLE ?  (12) postface

J'ai beaucoup insisté sur tout le bien que je pensais d' Internet en tant qu'élément fondamentalement  positif du monde actuel ; pourtant il existe de nombreuses autres inventions dont on ne pourrait plus se passer et même dont on a peine à s'imaginer qu'elles sont récentes, tant elles sont entrées dans notre monde quotidien.

Parmi ces inventions, je voudrais en donner, en vrac, une liste non exhaustive de toutes ces petites choses  qui nous simplifie la vie et que je vois utilisées quotidiennement  :
   . La cocotte-minute et le micro-ondes qui permettent de raccourcir considérablement les périodes  de cuisson, de faire des économies d'énergie et donc permettre aux ménagères de disposer de plus de temps pour d'autres occupations.
   . Le chauffage électrique, programmable de jour comme de nuit, donnant une chaleur constante sans pratiquement d'entretien. Certes, ce mode de chauffage est actuellement de plus en plus décrié mais il fut pendant longtemps particulièrement vanté pour ses qualités écologiques et son côté pratique.
   . Les fibres artificielles textiles associées aux fibres naturelles, qui permettent de créer des habits et tissus  plus souples et plus résistants.
   . Les pneus actuels ne crèvent pratiquement jamais alors que les pneus des automobiles étaient autrefois très fragiles et crevaient souvent.
  . Les montres à piles qui permettent d'échapper à la corvée obligatoire d'antan de remonter tous les soirs le mécanisme sous peine de voir sa montre s'arrêter.
   . Les appareils à photos et les caméras numériques qui coûtent bien moins chers que les anciens appareils argentiques,  qui permettent de voir ses photos immédiatement et d'effectuer tout de suite des tris de clichés afin de ne garder que les meilleurs. Autrefois, il fallait attendre le développement des pellicules et le tirage sur papier pour faire ce tri avec pour corollaire l'obligation de payer le développement de toutes ses photos y compris les ratés.
   . La web-cam permettant de communiquer immédiatement et de visualiser son interlocuteur d'un bout à l'autre de la planète.
   . Le téléphone portable qui permet en particulier de savoir où on doit secourir les gens perdus ou ayant un accident en pleine nature. Certes, le téléphone mobile est souvent agaçant en particulier quand on doit subir les conversations des autres dans des lieux publics, cependant pour repérer des individus dans le besoin, c'est un outil particulièrement précieux.
   . Les nouveaux mitigeurs des douches et lavabos qui permettent à la fois de faire couler de l'eau selon ses besoins à la température désirée sans effectuer de nombreux dosages avec les robinets d'eau chaude et d'eau froide,ce qui était source de gâchis.
   . La machine à laver le linge qui a remplacé les lessiveuses que l'on mettait à chauffer sur le fourneau de la cuisine et les anciens lavoirs où, certes il était possible aux femmes de se rencontrer et de bavarder,  mais où le travail était pénible puisqu'il fallait être tout le temps penché, travailler à la brosse et rincer le linge à l'eau froide.
   . Les réfrigérateurs et congélateurs qui permettent de ne plus aller tous les jours en course. Autrefois, on y était obligé faute de pouvoir garder longtemps de la nourriture et en particulier de la viande.
   . Le stylo à bille puis les feutres qui ont remplacé les anciennes plumes et les encriers, une révolution d'importance surtout pour les écoliers qui purent écrire rapidement sans faire de taches d'encre sur les cahiers et sur les mains.

Demain, je commencerai un chapitre beucoup plus léger dont le titre sera " IMPRESSION DE CROISIÈRES"

mercredi 19 février 2014

UN MONDE FORMIDABLE ? (11) en guise de synthèse

Le monde actuel est-il vraiment formidable ? Le titre de cette série d'articles, comporte un point d'interrogation, ce qui indique bien que, pour moi, la question se posait.

Comme toujours, il convient de nuancer son jugement :

OUI, le monde est formidable si on sait profiter à chaque instant de tout ce que nous apporte l'ingéniosité humaine, si on se rend compte à quel point notre vie est facilitée par toutes les inventions qui sont mis à notre portée et qui permettent de se libérer de tâches fastidieuses et ingrates.

OUI, le monde est formidable si on sait jouir de la liberté qu'il nous donne et qui nous permet de se créer ses propres valeurs philosophiques au lieu de subir des valeurs qu'on nous impose, à la condition toutefois que ces valeurs permettent de développer les atavismes naturels de l'homme que sont le respect des autres, l'instinct grégaire, la compassion et la fraternité.

OUI, le monde est formidable en ce sens qu'il permet, par les réseaux sociaux, de se choisir un cercle d'amis et ainsi de recréer des liens sociaux plus forts parce que plus éthérés du fait de leur virtualité.

OUI, le monde est formidable car il permet à chaque être humain de posséder les moyens de s'informer, de chercher à comprendre ce monde dans sa globalité en appliquant à cette quête les principes de la raison, d'être curieux de tout, de s'intéresser à tout, d'ouvrir son esprit et son champ de vision à tout ce qui existe et ainsi de mettre pleinement en oeuvre cette liberté de penser pour qui tant de gens ont lutté dans le passé.

NON, par contre, le monde n'est pas formidable s'il crée, développe et exacerbe chez l'homme les pensées malsaines qui le pervertissent  : volonté de puissance, instinct de possession et de domination, mépris des autres, irrespect et incivilité ; en ce cas, la liberté ne devient qu'appétit de jouissance et de luxure et conduit à tous les travers que subit la société et en particulier le développement de l'insécurité, les vols et les agressions.

NON, le monde n'est pas formidable quand on subit les multiples maux que la société de consommation nous impose et si on s'asservit soi-même à entrer dans le cercle infernal de celle-ci.

NON, le monde n'est pas formidable s'il rend l'homme dépendant des techniques actuelles qui font que tout s'accélère et va trop vite pour lui,

NON, le monde n'est pas formidable en ce sens qu'il risque de laisser à la traîne une foule de gens qui ne comprendront rien aux évolutions survenues et qui, par là, se marginaliseront de plus en plus.

Ainsi tout est affaire de choix personnel. Pour ma part, je suis convaincu que ce monde est formidable à la condition qu'on lui applique dans sa vie quotidienne et sociale les règles et principes de la raison et de la compassion.

mardi 18 février 2014

UN MONDE FORMIDABLE ?  (10) Les réseaux sociaux

2. LA MUTATION DE LA SOCIÉTÉ
L' organisation sociale basée sur la prégnance de la famille et sur l'éducation en continu s'est largement estompée depuis le milieu du 20ème siècle.

L'origine en réside en Europe et surtout en France après 1968 dans une transformation des mentalités par les générations nées après la seconde guerre mondiale, avides de prendre le pouvoir et d'imposer leurs concepts.

En ce qui concernent ces concepts, deux d'entre eux eurent une influence dominante :
      . Il faut libérer l'homme de l'esclavage de l'inconscient décrit par la psychanalyse freudienne comme le moteur de toute action humaine ; pour cela, il faut faire en sorte que les traumatismes ne viennent plus influencer l'inconscient afin que celui-ci n'influe plus sur les comportements quotidiens.
      . Il faut mettre à bas toutes les autorités  qui ont détourné le pouvoir à leur profit et selon leurs propres modes de pensée ; cette idée née des pensées contenues dans le "petit livre rouge" de Mao Zedong fut l'espérance et l'objectif de beaucoup qui se proclamèrent maoïstes sans connaître ce qui se passait réellement en Chine et qui manifestèrent ainsi une surprenante naïveté.

De ces concepts, furent tirés deux principes d'action :
     . il faut jeter à bas toutes les structures anciennes d'encadrement de la société censées asservir l'être humain ; tous les repères traditionnels furent proclamés liberticides, ringards et surannés. Ce fut le cas de la cellule familiale dont l'imprégnation s'étiola progressivement mais aussi de toutes les structures d'encadrement traditionnelles de la jeunesse et de la société.
     . Il ne faut rien reconstruire à la place de ce que l'on démolissait car sinon on risquait de retrouver de nouveaux facteurs de traumatismes, simplement furent affirmés et proclamés deux postulats de base   :
           . " Il est interdit d'interdire"
           . " je suis libre donc je fais ce que je veux"

Au nom de ces principes et de leurs applications, chacun voulut agir à sa guise, ressentant comme une entrave à sa liberté tout ce qui la gênait, mettant en doute toute autorité ressentie comme illégitime. Tout cela fit que l'être humain fut livré à une liberté totale dont il risquait de ne savoir que faire, en particulier pour résoudre ses angoisses ainsi que ses problèmes existentiels et psychologiques qui continuaient évidemment à se poser.

Chacun dût alors se positionner pour se construire ses propres règles sans l'aide de personne puisque une grande partie des références émanant des structures d'encadrement d'autrefois fut rejetée. Il fallut donc que les individus déterminent leurs propres valeurs et ils le firent souvent par le biais des réseaux sociaux sur Internet.

3. LES RÉSEAUX SOCIAUX
Ils vont permettre via Internet à chacun de s'exprimer, de révéler son mal-être, de poser les questions qui le tourmentent, d'exprimer ses goûts et ses désirs et de se forger une personnalité sociale avec l'aide des autres.

Ces réseaux sociaux prennent principalement deux formes et correspondent à deux objectifs :

Les premiers permettent à chacun d'exister face aux autres, c'est le cas par exemple de ces sites du type Facebook où on peut se révéler, dire ce qu'on est vraiment, raconter son histoire, indiquer ses goûts et ses préférences musicales, cinématographiques, télévisuelles, littéraires... Ces sites permettent aussi de constituer des cercles d'amis avec qui on pourra partager ses préoccupations, ses expériences, ses espoirs et ses peines comme ses moments de bonheur, et même d'établir des groupes soudés qui partagent les mêmes objectifs et pourront même œuvrer ensemble pour un projet commun (ce fut le cas par exemple lors du printemps arabe)

Certes les réseaux sociaux peuvent être dangereux en ce sens qu'ils risquent de conduire à l'exhibitionnisme de sa vie privée et surtout que, sous-couvert de pseudonymes, ils peuvent amener des gens à écrire des propos indécents ou racistes. Pourtant ces travers ne pèsent pas lourds face aux énormes avantages qu'ils présentent : dans une société où on ne se parle plus guère en famille, où la télévision vient souvent s'immiscer dans les repas, où on ne prend plus le temps ni le besoin d'écouter les autres, il est possible d'être entendu et compris par le cercle d'amis que l'on se constitue, avec qui on pourra s'exprimer et partager ses joies et ses douleurs.

Ainsi, les sites du type Facebook recréent, via internet, une structure sociale qui devient certes plus virtuelle que réelle mais dont la plupart des gens ont besoin.

Le deuxième type de réseau social comporte les "forums" qui permettent de répondre aux interrogations que chacun se pose : il en existe d'innombrables dans tous les domaines, il suffit de s'y inscrire et de poser la question qui préoccupe, les autres participants du forum répondent en témoignant de l'expérience qui fut la leur à ce propos et donnent les conseils qui en découlent.

Parmi ces conseils, il m'en vient un à l'esprit concernant une difficulté informatique que je n'arrivais pas à résoudre. J'ai alors cherché sur un forum et ai trouvé un film réalisé par un jeune homme qui ne devait pas avoir plus de 15 ans, j'ai regardé son film et ai compris ce qu'il fallait que je fasse pour résoudre mon problème. C'est à ce moment que j'ai mesuré l'intérêt de ces forums et ai trouvé assez admirable qu'un jeune de cet âge puisse m'apprendre quelque chose !

Ces forums ont un énorme avantage par rapport à ce qui se passait autrefois, car les questions posées et les thèmes développés dans les réponses des internautes ressortent souvent de problèmes personnels et intimes qui étaient autrefois tabous, dont personne n'osait parler en particulier en famille et que l'on découvrait souvent par hasard, c'est le cas en particulier de toutes les questions liées à l'adolescence. Désormais, par le biais de l'anonymat, tous ces problèmes peuvent faire l'objet de questions et susciter des débats.

Les forums peuvent évidemment présenter un danger évident car les réponses témoignent seulement d'expériences vécues, elles sont certes de bon sens mais n'ont généralement aucun support ni scientifique ni médical, ce qui peut induire à des erreurs, il faut alors savoir faire la part des choses.

Ainsi, il apparaît des facteurs de renouveau qui permettent de pallier à la transformation de la société et de redonner l'occasion de recréer des liens sociaux à travers des cercles virtuels d'amis avec qui on peut tout dire.

Que doit-on penser de cette évolution ?
   . Les nostalgiques regrettent les temps anciens et l'ordre qu'ils prônaient. Ils stigmatisent la déliquescence de la société que permettent les réseaux sociaux ; ils les assimilent à un grand déballage de vie privée où toutes les inhibitions peuvent s'exprimer au grand jour sans retenue.
   . Les réalistes prennent comme un état de fait ces transformations de la société,
   . Les optimistes trouvent admirable que les êtres humains aient pu y pallier par eux-mêmes, en trouvant, en toute liberté, grâce aux réseaux sociaux, des solutions à leurs problèmes et en recréant une société basée sur l'amitié, l'estime et la compréhension des problèmes des autres.

lundi 17 février 2014

UN MONDE FORMIDABLE ? ; (9) Les réseaux sociaux

Les réseaux sociaux constituent une des formes les plus novatrices du monde actuel et correspondent à une mutation importante de la société que l'on peut mesurer en considérant ce qu'était la société autrefois.

1. AUTREFOIS : UNE SOCIÉTÉ BASÉE SUR LA CELLULE FAMILIALE La cellule familiale, telle que je l'ai vécue dans ma jeunesse, était le centre constitutif et structurel de la société.

Elle était organisée selon un cadre que l'on retrouvait dans la plus grande partie de la population. En général, tandis que le père de famille travaillait, la mère avait la haute main sur le fonctionnement de la vie familiale, elle se chargeait de l'éducation des enfants et effectuait les tâches ménagères quotidiennes. La mère de famille mettait son point d'honneur à ce que tout soit prêt pour le retour de son mari qui n'avait plus qu'à se mettre les pieds sous la table et à se reposer après une longue journée de travail. Pourtant, si les enfants n'avaient pas été sages, c'est le père de famille qui agissait en tant qu'autorité supérieure. Quand le père de famille ramenait la paie tous les quinze jours, c'est généralement à sa femme qu'elle était donnée, celle-ci avait la haute main sur les dépenses et les finances de la famille.

À cette époque, les repas étaient pris en famille, c'était un moment privilégié pour échanger, raconter sa journée, faire des projets. Après le repas, tandis que les parents lisaient le journal ou écoutaient la radio, les enfants finissaient leurs devoirs s'ils n'avaient pas été terminés auparavant puis on allait se coucher.

Les enfants étaient pris dans un cercle quasi-continuel d'éducation : celle-ci était d'abord dispensé par les parents qui inculquaient le respect d'autrui et des règles de société, ensuite par l'instituteur qui enseignait la morale tous les matins et dont on respectait l'autorité, par le curé dont le catéchisme, dispensé le jeudi, complétait l'enseignement moral de l'école laïque et enfin par les multiples organisations para-éducatives (patronage, scoutisme, éclaireurs, colonies de vacances... ) pour qui l'apprentissage des règles de vie en société étaient essentielle. Ces différents partenaires œuvraient tous dans le même sens : celui de permettre une intégration harmonieuse de la génération montante dans la société.

À cette époque, on était aussi autonome assez tôt car, une fois le certificat d'études passé, beaucoup entraient dans la voie de l'apprentissage ou directement dans le monde du travail. Les enfants continuaient certes à vivre chez leurs parents mais on sentait qu'ils étaient entrés dans le monde des adultes. Pour le garçon, la sortie du cadre familial se produisait généralement lors du service militaire qui constituait une véritable coupure entre deux statuts, (on disait que celui qui ne faisait pas son service militaire ne serait jamais un homme) pour les filles, c'est plutôt lors du mariage.

Toutes ces formes sociétales  sont maintenant largement du passé ...

dimanche 16 février 2014

UN MONDE FORMIDABLE ?  (8) Les voies nouvelles d'information

3/ L'ÉMERGENCE DE NOUVELLES MÉTHODES D'INFORMATION permettent d'envisager l'avenir avec plus d'optimisme : grâce à Internet, le champ de la connaissance et de l'information s'est développé de manière extraordinaire,  s'amplifiant à l'ensemble de la planète,  pour peu, bien entendu, que l'on applique son esprit critique et sa raison à tout ce que l'on peut trouver.

     . En premier lieu se sont développés des sites spécialisés dans les rubriques informatives qui font paraître des informations émanant de multiples sources : des nouvelles d'agences données brutes, des articles de journaux et de magazines  ayant un site internet et produisant des analyses plus construites mais orientées selon leurs tendances politiques.

   . Ces sites spécifiques d'informations sont nombreux et présentent un évidente pluralité ; pour peu qu'on lise l'anglais, on peut avoir accès à une information mondialisée qui permet de trouver de multiples interprétations d'un même fait. Ainsi, il est très intéressant de consulter les sites américains et arabes en plus des sites en français : en croisant les informations, on peut se faire une idée précise et personnelle des événements survenus ; aucune censure n'est plus possible dans le cadre de cette universalité sur laquelle les gouvernements et les groupes de pression n'ont, pour l'instant, aucune prise.

   . Si une information semble suspecte ou partielle, il est possible de la vérifier au moyen des encyclopédies sur papier et en ligne et des sites à vocation culturelle. Certes, il faut savoir chercher et surtout faire jouer son esprit critique car les sites en ligne peuvent alterner le meilleur et le pire mais on arrive assez facilement à détecter ce qui est approfondi et présente la vérité du moment par rapport aux approximations et aux élucubrations de certains.

Ainsi l'univers est maintenant à portée de main avec possibilité pour chacun d'avoir une vision convenable de ce qui se passe : en croisant les informations, en se documentant par des recherches plus approfondies, il est possible d'élaborer ses propres synthèses et de se faire une opinion en toute connaissance de cause. Pour moi,c'est cela la liberté de penser.

Désormais, il est possible de biffer de sa vie cette attitude passive du téléspectateur assis sur son fauteuil, regardant les présentateurs de journaux télévisés gesticuler devant leur caméra : la quête d'information devient un acte volontaire alliant curiosité et appétit de savoir, ce qui est une autre forme précieuse de liberté.

Cette révolution des méthodes d'information va sans doute s'effectuer au détriment de tous les autres moyens d'information, presse écrite, magazines, journaux radiophoniques et télévisuels. La plupart de ces médias ont cependant bien senti le péril puisqu'à leur tour, ils ont mis en place des sites sur Internet en complément de leurs méthodes de diffusions traditionnelles . Cette adaptation est déjà fait en grande partie pour les médias écrits, par contre les journaux télévisés ne semblent pas encore avoir compris le message, ce qui détournera probablement très vite les gens de s'y intéresser.

samedi 15 février 2014

UN MONDE FORMIDABLE ?  (7) Les voies nouvelles d'information

2/ LA RÉGRESSION CALAMITEUSE ACTUELLE DE L'INFORMATION
Autrefois, l'information présentait deux caractères que l'on a déjà indiqués dans l'article précédent :
     . L'omission volontaire d'informations qui en masque l'objectivité,
     . Le travestissement de l'information par le biais de commentaires orientés,

L'époque actuelle a ajouté de nombreux travers en particulier au niveau des journaux télévisés dont il faut ici stigmatiser les multiples errements.

Ces errements proviennent en premier lieu de la prédominance de l'oralité. Autrefois, dans les journaux écrits, entre l'information brute fournie par les agences d'information et la parution d'un article, il y avait la phase intermédiaire de la rédaction écrite par le journaliste. Ce passage permettait à la fois de rechercher dans la documentation antérieure les informations nécessaires et de ménager un temps de réflexion afin de tenter d'élaborer une synthèse.

Même s'ils ne présentaient qu'une version partielle et tronquée, le travail des journalistes était cohérent et construit.

Cela ne se produit pratiquement jamais dans les journaux télévisés actuels :
     . Dans un premier temps, le présentateur du journal lit sur prompteur une dépêche d'agence brute à peine mise en forme,
     . Ensuite, sans aucun recul sur l'événement ni réflexion, il livre le commentaire à chaud de sa rédaction,
     . Est établi ensuite un contact avec un ou plusieurs envoyés spéciaux qui, en général, n'en savent pas plus que ce qu'écrit la dépêche d'agence. Combien de fois entend-on " pour l'instant, on n'en sait pas plus, simplement, on peut vous dire que..." suit alors une information non vérifiée, colportée par un vague témoin qui souvent n'a rien vu !
    . Enfin, un expert est sollicité, il apporte son interprétation au fait cité ; en général, telle une moderne Cassandre, il va, afin de se faire valoir, dramatiser un avenir qu'il pressent presque toujours négativement.

Il n'y a dans ce scénario, aucun moment véritable de réflexion et d'analyse en vue d'une présentation raisonnée.

À cette nouvelle méthodologie s'ajoutent d'autres graves errements :
En premier lieu, il faut citer la conséquence perverse de la concurrence acharnée à laquelle se livrent les différents journaux télévisés : c'est à qui donnera l'information le plus rapidement possible, qui trouvera un témoin avide de passer à la télévision... Cette recherche du "scoop" conduit à d'innombrables erreurs et imprécisions : on colporte des rumeurs immédiates sans fondements : on a pu le constater à propos d'une récente affaire de mœurs : la victime de cette affaire dans un hôtel de New-York par un individu en vue fut déclarée originaire de presque tous les pays d'Afrique noire avant que l'on sache vraiment sa nationalité, elle passa aussi par toutes les réputations possibles, fut encensée puis salie selon les divers témoignages.

Bien évidemment, les "scoop" successifs de vagues nouvelles diffusées trop tôt, sans le moindre recul, accrochent le spectateur, avide d'en connaître plus ; ils l'amènent à rester figé devant son poste de télévision pendant de longues périodes. Pour moi, les attentats du 11 septembre furent révélateurs de cette diffusion en continu avec lecture brute de dépêches d'agences, mise en communication avec les envoyés spéciaux qui se contentaient de dire qu'ils ne savaient rien de plus, diffusion de témoignages qui ne donnait qu'une vision parcellaire de leur réalité, et d'images en boucle des tours qui s'effondraient.

Un deuxième travers, encore plus grave, est également apparu : la dramatisation des événements qui sont presque  toujours interprétée négativement en entretenant un pessimisme constant chez tous ceux qui regardent les journaux télévisés : inondations, tempêtes, coupures d'électricité, attentats, tornades, guerres et massacres, augmentation d'impôts, chômage, crimes et jugements, délocalisations, pollutions... occupent l'essentiel des journaux. C'est seulement en fin de journal que l'on donne quelques nouvelles plus optimistes, sans doute pour permettre les téléspectateurs à être bien disposé devant les publicités qui vont suivre !

À cela s'ajoute, comme en corollaire,un autre travers qui est la conséquence de la méthodologie actuelle de l'information :
   . On apprend une nouvelle, elle est ressentie comme un "scoop" qui risque d'appâter le téléspectateur, cette nouvelle est montée en épingle, dramatisée à l'excès surtout si la chaîne qui la diffuse est la première à le faire.
   . Les rédactions axent alors tous leurs moyens techniques sur cette nouvelle, elle est l'occasion d'une mobilisation des envoyés spéciaux et des pseudo-experts.
   . Quelques jours plus tard, la nouvelle est éculée, elle n'intéresse plus personne, on passe alors à un nouveau "scoop" et on ne parle plus du problème qui, pourtant, ne disparaît pas pour autant.

Ainsi, on a nettement l'impression qu'un problème n'existe que parce que la télévision s'intéresse à lui ; à l'inverse, si la télévision ne s'intéresse pas à un problème c'est qu'il n'existe pas ! Combien de guerres et massacres ont été décrits avec multiplication de détails sordides et macabres pendant quelques jours puis complètement ignorés ensuite bien qu'ils se perpétuent !

Cette atmosphère pessimiste, savamment entretenue par tous les médias, amène les gens à porter une vision totalement négative sur leur époque et à ne plus présager de l'avenir : on ne croit plus que les prophètes de mauvaise augure ! par contre, on traite de menteurs ceux annonçant que la situation s'améliorera dans le futur.

On peut vraiment se demander pour quelle raison la télévision entretient cette psychose pessimiste : la réponse doit être dans l'importance accordée à cet outil infâme qu'est "l'audimat " : plus on annonce de catastrophes, plus les gens regardent les journaux télévisés, plus on fait d'audience et plus on peut faire payer cher la diffusion des spots publicitaires qui vont suivre le journal !

Ainsi, aux tares anciennes des méthodes de diffusion de l'information, s'ajoutent celles des évolutions actuelles conduites par le média télévisuel  :
     - catastrophisme perpétuel rythmé par les scoops,
     - information donnée sans recul ni analyse, sans aucune réflexion ni effort d'élaborer une synthèse et de développer une argumentation.

La même évolution se généralise au niveau de presque tous les médias à l'exception toutefois de quelques chaînes et radio à vocation culturelle, qui par leur spécificité, échappent à cette décadence.

Tout cela aggrave le phénomène de désinformation, ce qui fait que finalement, on ne dispose actuellement que d'une information pessimiste, tronquée, manipulée, orientée.

Pourtant, il se profile de nombreuses indices d'espoir...

vendredi 14 février 2014

UN MONDE FORMIDABLE ? (6) Les voies nouvelles d'information

1/ AUTREFOIS, il y a un demi-siècle,  dans le domaine de l'information, régnaient le journal et la radio. 

La plupart des gens étaient abonnés à un ou plusieurs journaux,  Les journaux étaient, comme d'ailleurs actuellement, de plusieurs sortes : les journaux d'opinion, les magazines hebdomadaires et les journaux pluralistes donnant à la fois les informations locales, nationales et internationales. Ces derniers étaient les plus communément lus : les journaux étaient distribués à domicile le matin, on les avait à sa disposition pour le petit-déjeuner. En général, les gens parcouraient les gros titres,  puis ils lisaient les articles concernant leur village ; on consultait les rubriques nécrologiques, puis on approfondissait les autres articles selon ses goûts et préoccupations habituels.

Étions-nous convenablement informés ? Je l'ai longuement pensé, pourtant je me suis mis à douter quand, au cours de mes recherches personnelles sur la seconde guerre mondiale,  j'ai pu constater à quel point la presse pouvait nous manipuler en interprétant les événements  : il m'a suffit pour cela de lire les journaux de l'époque.

Voici deux exemples des méthodes de travestissement de la vérité employées :

Le premier exemple provient du  journal LE MATIN  du 23 juin 1941 qui annonce l'invasion de l'URSS (soit le lendemain de l'événement)  et rend compte du discours du Führer au peuple allemand justifiant cette invasion : l'information est juste mais l'interprétation qui en est donnée est totalement orientée dans le sens de la politique allemande : les soldats allemands vont combattre pour la défense, non de l'Allemagne ou de la conquête d'un Lebensraum, mais de l'Europe tout entière. On apprend en lisant les journaux que l'Europe est une citadelle assiégée par un complot quasiment planétaire alliant  les " excitateurs anglo-saxons" et les "maîtres juifs" de Moscou. Seul le Troisième Reich est capable d'agir pour sauver la civilisation : à entendre Hitler, il s'agit d'une véritable  croisade : comme on le voit ici, les faits sont convenablement révélés mais l'interprétation qui en est donnée vise à manipuler plus qu'à informer.

Le deuxième exemple, tiré du journal LE PETIT PARISIEN du 4 novembre 1942, est révélateur des méthodes employées par la presse de l'époque : l'omission des informations. Dans ce journal, on apprend que l'offensive anglaise a échoué à El-Alamein, et que les pertes britanniques sont considérables, que "dans le Caucase, les troupes allemandes ont accentué leur avance"

Ces deux informations sont exactes mais elles sont fallacieuses si on considère l'ensemble du contexte militaire :
   . En fait, à El-Alamein, la situation de l'armée allemande était désespérée devant l'offensive victorieuse anglaise, il n'y avait d'autre solution que le repli et la retraite ; pour protéger cette retraite il fallait livrer un combat d'arrière-garde, c'est ce combat qui est mentionné dans l'article, par contre, on omet totalement de parler du contexte de défaite , ce qui rend l'information totalement erronée.
   . De même l'offensive dans le Caucase vers les champs pétrolifères de Bakou était réelle ; par contre, rien n'est mentionné sur la situation désespérée des allemands pris au piège à Stalingrad.

Ce type d'information par omission se généralisera ensuite dans la dernière partie de la guerre  : après la défaite de Stalingrad, pour laquelle les français furent exactement informés par le biais du discours de Hitler qui annonçait la guerre totale, les journaux donnèrent ensuite tous les jours des nouvelles du front russe en reproduisant les  communiqués du haut quartier général de la Wehrmacht : la ligne de front était assez exactement décrite mais son interprétation stratégique  était totalement erronée ; on ne parlait bien entendu pas du recul de l'armée allemande sous les coups de boutoirs des armées soviétiques mais de raccourcissement du front et de rectifications de celui-ci vers des lignes plus solides de défense en vue de prochaines offensives qui devaient mener à la victoire. De tels communiqués durèrent pendant presque toute la fin de la guerre.(1)

Je pensais qu'à l'époque de mon enfance, l'information était redevenue libre. Avec du recul, on peut se le demander car on vivait à une époque de tension importante (guerre d'Indochine et guerre d'Algérie) , il fallait susciter et préserver l'unité morale du pays, ce qui orientait nécessairement l'information dispensée . On ne s'en rendait pas compte car on était dans l'événement, il n'y avait pas de recul possible face aux nouvelles dispensées au jour le jour. Il était impossible de relativiser en faisant jouer son esprit critique, on pouvait certes ressentir l'impression que telle ou telle information était orientée mais il n'y en avait aucune preuve.

Certes, la presse d'opinion permettait un certain pluralisme en donnant les diverses interprétations possibles de tel ou tel événement. Pourtant ces interprétations sont effectuées selon des à-priori philosophiques ou moraux qui étaient une autre forme de manipulation.

Nous n'étions pas mieux lotis au niveau de la radio et de la télévision nationale : ceux-ci étaient la "Voix de la France" et les informations dispensées prenaient la forme de journaux radiophoniques ou télévisuels présentant les prises de positions officielles. Là aussi, l'information était orientée dans ses commentaires et tronquée quant au choix des nouvelles à donner. On ne pouvait cependant pas dire qu'il s'agissait de censure véritable, il se produisait plutôt un phénomène d'auto-censure : les journalistes faisaient la part des choses de ce qu'il fallait dire et ce qu'il fallait plutôt taire pour éviter les ennuis.

C'est alors que se produisit une évolution d'importance, celle de la multiplication des radios et des télévisions  dans un souci de pluralisme : ce furent d'abord des radios privées émettant hors du sol national (Luxembourg, Monaco, Sarre) vivant de publicité puis des télévisions privées après l'éclatement du service public ; cette concurrence ne fut pas un progrès, ce fut même l'inverse ! À cet égard, je ne crains pas d'utiliser le terme fort de régression calamiteuse de l'information.

 (1) De même, ces journaux ne parlent jamais de résistance mais de terrorisme : un train de munitions vers le front  qui était détruit était le fait de ces terroristes qui étaient, selon eux, sources de maux innombrables pour la population