REMARQUE
. Tous les articles de ce blog ont été rédigés par moi-même sans emprunt littéral à d'autres auteurs, ils sont le fruit d'une documentation personnelle amassée au cours des ans et présentent ma propre vision des choses. Après tout, mon avis en vaut bien d'autres.
. Toutes les citations de mes articles proviennent de recherches sur les sites gratuits sur Internet



Mon blog étant difficilement trouvable par simple recherche sur internet, voici son adresse : jeanpierrefabricius.blogspot.com

lundi 31 mars 2014

ODE AU PRINTEMPS (1)

Il fait un tellement beau soleil ce matin que j'ai eu envie de rédiger ce poème dédié au printemps :

Sous le soleil de mars, tout s'éveille à la vie, 
Les humbles fleurs des champs s'élèvent vers les cieux
Parés de leur beauté, dans un vol harmonieux.
Les jardins sont couverts d'un merveilleux tapis.

Tout renaît dans l'instant, partout vit le printemps
Déployant sa beauté, sa joie et son bonheur, 
Des bourgeons déployés se développent les fleurs
Au pistil ciselé par un soleil clément.

Dans les près recouverts de tristes herbacées, 
Un vent évanescent dit au sol engourdi, 
"C'est le temps du réveil, levez-vous et croissez"

Devant ce renouveau, on se prend à rêver
D'un univers de paix, sans combat ni conflit
Où règnerait enfin espoir et liberté.

dimanche 9 mars 2014

L'HISTOIRE DE LA FÉE ÉLECTRICITÉ ET DU CLIENT : épilogue.

LA FÉE : tu m'as fait appeler, me voici, je t'écoute.
MOI : j'ai constaté que le prix de l'électricité était bas par rapport aux autres grands pays d'Europe et je t'en sais gré. Par contre, je suis moins content de la manière dont les taxes augmentent.
LA FÉE : certes, mais il ne faut pas oublier que ces taxes ont été établies au nom de la solidarité envers ceux qui, par exemple, sont trop pauvres pour payer plein tarif, il faut bien les aider !

MOI :  il y a aussi le problème des centrales nucléaires qui sont dangereuses pour l'environnement, en premier lieu parce que la catastrophe de Fukushima pourrait se produire en France et surtout parce qu'on accumule des tonnes de matières radioactives dont on ne sait que faire !   
LA FÉE : je le reconnais, ce que tu dis est vrai, mais il ne faut pas oublier que le nucléaire a donné à notre pays son indépendance énergétique et qu'il a permis ces prix bas dont tu viens de parler. 

MOI : j'ai aussi constaté que le monopole de l'EDF a été supprimé dans la loi mais qu'il existe toujours en fait puisque l'Etat freine de tout son poids la mise en oeuvre de la dérégulation voulue par la commission européenne. c'est une bonne chose ! 
LA FÉE : mais cette situation hybride ne va pas durer, je me suis fait plusieurs fois critiquer à ce propos, je crains le  pire car il faudra que l'Etat soit contraint à des hausses considérables de tarifs, on va vers des moments difficiles. 

MOI :  Quel pessimisme ! Comme dirait le Pape Jean-Paul II : " n'ayez pas peur ! " 
LA FÉE : as-tu des solutions ? 
MOI : je serais bien présomptueux de vouloir en donner ! Pourtant, l'étude du passé m'a permis de constater deux choses : 
   . D'abord, l'homme n'est jamais si inventif que quand il est acculé face à un problème qui pourrait mettre en cause sa survie , l'homme n'est jamais si grand que devant l'adversité. Je me souviens avoir étudié des textes  du 18e siècle qui indiquaient que la déforestation effectuée en Angleterre serait catastrophique parce qu'on ne pourrait plus, faute de bois, produire de la fonte dans les " bas-fourneaux" , on sait ce qu'il advint : l'utilisation du charbon de terre sous forme de coke dans les fourneaux , la  création du haut fourneau,  l'augmentation prodigieuse de la production de fonte et d'acier, l'invention la machine à vapeur... conduisirent l'Angleterre à devenir le pays de la Révolution industrielle : tout cela provînt de l'ingéniosité humaine, il en sera de même pour le devenir de l'énergie. 
   . La société anonyme par actions a certes le défaut  de promouvoir seulement le profit et l'augmentation des dividendes ; cependant, au nom de ces dividendes, elle poussera à développer le progrès technique, c'est d'ailleurs le cas actuellement  avec l'apparition de toutes sortes d'énergies de substitution.  

 LA FÉE : je ne te comprends pas ! Toi qui n'a cessé de vilipender le néolibéralisme que tu as comparé à l'hydre de Lerne, voilà que tu défends la société par actions ? 
MOI : je suis cohérent avec moi-même et persiste à penser que le néolibéralisme est pernicieux en ce sens qu'il prône son autorégulation et refuse tout contrôle. Par contre, si on crée une économie associant, dans une concertation fructueuse, les sociétés anonymes par actions dont le dynamisme dans la recherche du profit est source de progrès et l'Etat, représentant de la collectivité, ayant pour charge de permettre à tous de profiter de ce progrès par une constante régulation, on disposera d'un système à la fois dynamique et juste. 

LA FÉE : c'est ce qui se passe actuellement avec l'électricité !
MOI : oui ! Mais il faudrait aller plus loin encore :
     . pour l'instant, on nous fait peur au moyen de prédictions pessimistes, on nous assène des oukases du type des décisions des monarchies de droit divin : on nous dit que c'est la fatalité  et qu'il faut s'y plier.
     . On laisse diverses initiatives privées se développer qui partent dans tous les sens, sans cohérence, et proposent des solutions substitutives à défaut d'être alternatives, on goberge les gens avec des propositions individualistes qui coûtent très chers et dont on n'est même pas sûr qu'elles soient rentables à long terme ( panneaux solaires, éoliennes,  pompes à chaleur, chauffage d'appoint...) il n'y a ni grand dessein national ni volonté collective, rien que des solutions individualistes et égoïstes  (1)
Tout cela ne va pas dans le bon sens.

LA FÉE : alors que faire ?
MOI : il ne faut jamais oublier que nous constituons une Nation de Citoyens libres et égaux, ils sont le principe de toute souveraineté et devraient posséder tous les pouvoirs, c'est, pour moi, à la Nation de se prendre en main et de décider :
   - il faut d'abord consulter les Citoyens afin qu'ils donnent leur avis sur les moyens de produire de l'énergie, je suis convaincu que de nombreuses personnes ont des idées pour résoudre le problème, je suis sûr que certains ont pensé à des inventions nouvelles et à des modes de production innovants ; s'ils n'en parlent pas, c'est qu'on ne leur demande pas leur avis ! Internet permet maintenant de le faire...
   - il faut aussi effectuer des propositions globales aux citoyens au lieu de laisser au démarchage privé les solutions innovantes, il faut dire au citoyens :  "la solution pour résoudre la crise de l'énergie est d'équiper le pays avec des ... Si vous acceptez de payer votre énergie plus cher pendant X années, nous nous chargeons d'acquérir ces équipements  et de les installer partout où ce sera nécessaire. "
LA FÉE : c'est de l'utopie
MOI : je vais te donner deux arguments pour montrer que c'est possible :
     . Cela a bien marché quand EDF a équipé le pays en centrales nucléaires !
     . Ce système s'appelle la démocratie directe, il fonctionne bien en Suisse, pourquoi pas chez nous !




(1) À cet égard, mieux vaut ne pas parler du scandale du prix d'achat payé par EDF pour l'électricité photovoltaïque produite par les particuliers, ni des prix de location des toitures !

samedi 8 mars 2014

L'HISTOIRE DE LA FÉE ÉLECTRICITÉ ET DU CLIENT : la réalité (4)

6/ LE BILAN
Il s'articule en trois points :

L'ECHEC DE LA POLITIQUE EUROPÉENNE DE MISE EN ŒUVRE DE LA LIBRE CONCURRENCE POUR FAIRE BAISSER LES PRIX DE L'ELECTRICITE
Cet échec peut se mesurer à deux points de vue :
     . 93% des particuliers continuent à être clients de EDF, à la fois parce qu'il font confiance à l'entreprise, qu'ils se méfient des offres des autres fournisseurs accomplies souvent par un démarchage téléphonique si mirobolant qu'il parait improbable et surtout que le tarif réglementé de l'EDF est le plus bas de tous : la libre concurrence n'est par réellement pratiquée au moins pour les particuliers.
     . Les prix réglementés suivirent l'inflation jusque 2012, depuis ils ont augmenté beaucoup plus vite que celle-ci comme le montre la courbe ci-dessous et continueront à augmenter dans le futur : la baisse espérée des prix de vente de l'électricité du fait de la libre concurrence ne s'est pas non plus produite.

QUELQUES RAISONS EXPLIQUANT LA HAUSSE ACTUELLE DES PRIX DE L'ELECTRICITE
Elle n'est pas due au prix de l'uranium sur le marché : depuis l'accident de Fukushima, son cours ne cesse de chuter : en 2007, il était de 130$ la livre, en septembre 2013, il n'est plus que de 35$

Elle pourrait être due à la mutation idéologique des entreprises héritées du monopole en sociétés anonymes : c'est ce que prétend l'auteur d'un article sur l'encyclopédie en ligne Wikipedia : "On est ainsi passé en soixante ans d’une vision de la rentabilité centrée sur la restitution du bénéfice aux usagers via des tarifs faibles et au personnel via des conditions salariales et péri-salariales avantageuses, fusse au prix d’une situation financière tendue (endettement), à une vision de la rentabilité centrée sur l’affectation des bénéfices prioritairement à l’actionnaire, fusse au détriment des intérêts des usagers et des salariés."

Cette allégation recèle certes une partie de la vérité. Pourtant, elle n'est sans doute pas le facteur principal de la hausse des tarifs de l'électricité : l'Etat étant le principal actionnaire des entreprises du secteur, il doit tenter au maximum de contenir les prix afin de préserver le pouvoir d'achat des particuliers, de ne pas mécontenter les électeurs et de permettre la relance économique. Ainsi, au niveau du prix du courant électrique réglementé, le gouvernement a fixé à la baisse les propositions de la commission de régulation et de l'EDF  pour 2013 et 2014 tout en maintenant des hausses de 5 et 8% par an pour chacune de ces années. En ce sens, on peut mesurer l'impact positif de l'action gouvernementale.

Un troisième facteur entre en considération : celui de l'importance des investissements à effectuer à la fois pour entretenir, moderniser et sécuriser les centrales dont certaines arrivent à leur limite d'âge ainsi que pour développer de nouveaux moyens de production pour lesquels il faudra beaucoup investir. Il va de soi que ce seront les usagers qui paieront la facture, comme ils ont déjà payé la totalité des équipements et centrales de l'EDF. Ces objectifs, qui ressortent de décisions politiques et environnementales paraissent néanmoins justifiées.

Enfin, il apparaît l'importance des taxes et contributions versées au titre des énergies renouvelables, des surcoûts payés par tous au titre des zones non directement connectées au réseau, aux tarifs sociaux, aux sommes reversées aux collectivités locales (communes et départements), à la participation aux retraites des opérateurs de réseaux... Ce sont ces diverses taxes qui obèrent la facture électrique comme le montre ce schéma trouvé sur un site gouvernemental :

Selon ce tableau, la part réelle de l'énergie et de son acheminement ne constitue que 64% de la facture ; si en outre on se souvient que l'Etat en tant qu'actionnaire perçoit des dividendes des sociétés, on peut en paraphrasant Molière dire : Mesdames et messieurs les usagers, " vous êtes de véritables vaches à lait ! " et il n'y a pas de bonne fée pour baisser les taxes ...

LA COMPARAISON DES TARIFS EUROPÉENS ET FRANÇAIS
Il convient cependant de relativiser les coûts de l'énergie en France par rapport au reste de l'Union européenne ;
le site d'Eurostat présente, entre autre, un tableau sur le coût de l'énergie en centimes d'Euro par Kwh,  établi à PPA (parité de pouvoir d'achat) dans les pays de l'Union Européenne,

J'en ai tiré quelques chiffres concernant des grands pays voisins : ils montrent bien que le prix de l'électricité en France est beaucoup plus bas que celui des autres pays de l'Union.

Au bout du compte, cette longue étude me permit de me faire une idée de l'évolution actuelle du marché économique de l'électricité et donc de pouvoir argumenter face à la fée électricité que je décidai d'appeler pour lui faire part de mes conclusions...

vendredi 7 mars 2014

HISTOIRE DE LA FÉE ÉLECTRICITÉ ET DU CLIENT. la réalité (3)

5/ LA DISPARITION DE LA CONCENTRATION VERTICALE NÉE PAR LA LOI DE 1946
La mise en application des directives européennes amena la France à supprimer non seulement la forme étatique de l'EDF mais aussi  la concentration verticale faisant que l'EDF contrôlait toute la chaîne électrique allant de la production  jusqu'à l'arrivée  chez les utilisateurs.

Désormais furent différenciées, dans la réglementation plus que dans les faits, quatre structures correspondant aux quatre activités de l'ancien monopole :

Seuls les secteurs 1 et 4 sont livrés à la concurrence, le reste, 2 et 3 ressortant du marché dit régulé

LES SECTEURS LIVRÉS À LA CONCURRENCE
Au niveau de la FOURNITURE DE L'ELECTRICITE aux utilisateurs, la concurrence est théoriquement totale : tout producteur ayant reçu un agrément ministériel peut proposer à un usager de lui vendre de l'électricité.

Le libre choix du consommateur ne comporte en réalité que deux options principales :
   . Conserver l'offre de l'EDF, qualifié dans cette perspective de "fournisseur historique", à un tarif réglementé établi  par l'Etat. ce tarif est théoriquement aligné sur le taux d'inflation. (1)
   . Souscrire une offre de marché au prix fixé par les autres fournisseurs appelés les "fournisseurs alternatifs" . Ceux-ci proposent aux clients leurs services et fixent avec eux le prix de l'électricité au moyen d'un contrat engageant les deux parties.

Ce dualisme de choix est largement conditionné par les caractéristiques du secteur de la PRODUCTION. Celle-ci est assurée en 2011 à 77% par les centrales nucléaires qui restent la propriété de l'EDF, le complement étant fourni par les centrales thermiques (9,5% ) et hydrauliques  (9,3% dont 80% à EDF). Les producteurs alternatifs,faute de construire de nouvelles centrales ou de nouveaux barrages qui leur coûteraient trop chers, ne peuvent qu'acheter de l'électricité sur le marché de gros et en particulier à EDF.

Ainsi apparaît une étonnante particularité : les opérateurs alternatifs achètent de l'électricité à EDF et le revendent aux clients ! Certes, il existe pour eux d'autres moyens de produire du courant (énergies vertes et renouvelables) ou de l'importer mais ces moyens sont encore marginaux.

Dans ce cadre, apparut une double polémique entre EDF et les producteurs alternatifs :
   . Au niveau de la quantité d'électricité à mettre sur le marché : plus EDF vend d'électricité à ses concurrents, moins il disposera d'électricité disponible pour ses clients et plus il risque d'en perdre,
   . Au niveau des prix de vente :
          .  si l'EDF vend à bon marché le courant, il n'aura plus les moyens ni de gérer les outils de production en en assurant la maintenance, ni surtout de financer les investissements nécessaires au renouvellement des centrales, ce qui conduira l'entreprise à augmenter ses prix de vente pour réaliser ces investissements.
          . Si l'EDF vend trop cher le courant aux opérateurs alternatifs, il n'y aura plus de concurrence puisque le prix d'achat au marché de gros se répercutant au niveau du prix de vente au détail, celui-ci deviendra plus élevé que le tarif de l'EDF.

Cette polémique fut provisoirement réglée en 2010 par la loi NOME (nouvelle organisation du marché électrique) qui mit en place un accès régulé à l'électricité nucléaire produit par l'EDF, (jusqu'alors, le prix de l'électricité était négocié au jour le jour aux enchères ou à terme) :
     . en fixant la part maximale que l'EDF devra mettre à la disposition des opérateurs alternatifs, soit un quart de la production, le CRE (Commission de Régulation de l'Energie) établissant la part de chaque opérateur qui en fait la demande,
     . En établissant réglementairement le prix de vente par EDF à ces opérateurs (42€ le MWh).

Il va de soi que ces décisions mécontentèrent tout le monde, l'EDF qui s'estima floué, les opérateurs alternatifs qui déclarèrent que ces tarifs étaient trop élevés, les usagers qui avaient intégralement payé, via leur facture , le parc nucléaire et qui constataient que l'on distribuaient le courant à des compagnies privées, la commission européenne pour qui ces dispositions trop étatiques entravaient la libre concurrence... la France dût s'engager à supprimer les dispositifs mis en place par la loi NOME en 2015. Néanmoins, pour l'instant, la concurrence reste largement encadrée et régulée avec maintien d'une prédominance de l'EDF.

LES SECTEURS SOUMIS AU MARCHE RÉGULÉ : TRANSPORT ET DISTRIBUTION
Ils correspondent à deux entreprises présentant en grande partie les mêmes caractéristiques :
   . Le RTE, réseau de transport d'électricité qui se charge du réseau HT et THT (haute tension et très haute tension) (2)
   . L'ERDF (électricité réseau distribution France) qui assure le transport de l'électricité moyenne et basse tension et la distribution aux usagers. (3)

Ces caractéristiques communes sont les suivantes:
   . Ce sont des sociétés anonymes dont le capital a été constitué d'apports provenant de l'EDF, elles gérées par un directoire et un comité de surveillance qui dépendent aussi d'EDF,
   . Elles reçoivent une mission de service public et doivent à ce titre à axer leur action sur la qualité et la sécurité sans effectuer de discrimination entre les divers producteurs,
   . Elles disposent d'un quasi-monopole sur ces missions,
   . Elles sont financées par les usagers selon un tarif appelé TURPE (tarif d'utilisation des réseaux publics d'électricité)  fixé chaque année par l'état, qui est intégré dans la facture de chaque client (dans leur abonnement, et au niveau de la consommation)

Toutes les informations données sont reprises dans l'organigramme complété ci-dessous

Ainsi, il apparaît :
   . Que désormais, toute la filière électrique est organisée selon le principe des sociétés anonymes,
   . Que l'Etat conserve un contrôle étroit de réglementation et de régulation
       . En fixant les tarifs ( tarif réglementé de vente de courant par l'EDF, tarif TURPE, dispositifs de la loi NOME)
       . En contrôlant étroitement la marche des entreprises par le biais de leurs conseils d'administration
       . En en étant les actionnaires principaux,
       . En gérant la quasi-totalité de la production et du transport de l'électricité au moyen des sociétés anonymes constituées.

On constate donc que les directives européennes de libre concurrence ne sont que partiellement appliquées sauf sur un point, la disparition du service public au profit de sociétés anonymes.

Il restera, dans un dernier volet consacré à ce problème, de faire le bilan des évolutions survenues en déterminant leur conséquence sur la vie du citoyen.

(1) L'EDF garde en effet son rôle de fournisseur d'électricité, ce qui change dans la nouvelle structure est seulement que, désormais, il est soumis à la concurrence des autres fournisseurs, 

(2) Le RTE est une société anonyme dont le capital est détenu essentiellement par l'EDF, elle est dirigée par un comité de surveillance comportant 12 membres ( 6 représentant de l'EDF, 2 de l'Etat, 4 des salariés),

(3) la  DISTRIBUTION DE L'ELECTRICITE  est assurée à 95% par ERDF (électricité réseau distribution France)
     . L'ERDF est une société anonyme mais filiale d'EDF comportant un directoire et un comité de surveillance comportant 15 membres ( 8 représentant les actionnaires, 5 les salariés et 2 l'état, )
   . La distribution d'électricité est un service public qui relève de la compétence des collectivités locales, propriétaires du réseau, elles en confient la gestion à ERDF dans le cadre d'une délégation de service public. Un contrat spécifie exactement ses charges, parmi celles-ci on peur citer la nécessité de  pratiquer un tarif identique sur toute la France indépendamment des distances parcourues,

jeudi 6 mars 2014

L'HISTOIRE DE LA FÉE ÉLECTRICITÉ ET DU CLIENT : la réalité 2


3/ LA MISE EN APPLICATION DES DIRECTIVES EUROPÉENNES
L'évolution qui survint à partir des dernières années du 20ème siècle et qui dure encore, résulte de la mise en application des directives européennes visant à déréglementer le secteur de l'énergie  en supprimant  tous les monopoles, le but étant de constituer un grand marché européen de l'électricité organisé selon le système de la libre concurrence.

Cette politique européenne entre dans le cadre de la mise en pratique des théories du néo-libéralisme, elle vise à permettre par le jeu de la concurrence, la baisse des tarifs pour les industriels comme pour les particuliers. Dans cette perspective, le monopole de l'EDF et sa double concentration horizontale et verticale se devait de disparaître.

La France, se conforma à ces directives avec beaucoup de retard et d'atermoiements ; l'ensemble des dispositions permettant de les transposer en droit français ne sont d'ailleurs pas toutes encore mises en application.

4/ LA TRANSFORMATION DE L'EDF EN SOCIÉTÉ ANONYME
il fallut d'abord supprimer le monopole de l'EDF et transformer l'entreprise en une société anonyme par actions comme les autres. Cette transformation fut effectuée après une longue période d'adaptation puisqu'elle ne survint qu'en 2004/5 alors que les premières directives européennes sur le marché concurrentiel de l'électricité dataient de 1996.

Il fut nécessaire en effet préparer l'EDF à la sortie du monopole et aux pratiques concurrentielles :
     . En premier lieu, on décida de baisser sensiblement le prix de l'électricité vendu afin de le rendre  suffisamment bas pour qu'il n'y ait pratiquement pas de concurrence réelle une fois le monopole supprimé,
     . On décida aussi d'adapter l'entreprise aux normes des sociétés par actions en apurant les bilans de tout ce qui pouvait sembler hasardeux au niveau des investissements et en supprimant les acquis sociaux spécifiques avec la volonté de les aligner sur le régime général.
     . On fit en sorte d'augmenter les bénéfices de manière à rendre attractif l'achat d'actions lors de l'ouverture du capital. Cette politique fut accomplie, entre autre, au détriment des investissements et des provisions réalisées pour le renouvellement du matériel, ce n'était cependant pas trop grave : le matériel et les centrales étant récents et parfaitement entretenus.

La question de l'ouverture du capital survenue en 2005 et de sa cotation en bourse fit l'objet de débats qui durent encore actuellement :
     . Les uns prétendirent que l'entreprise avait besoin de nouveaux capitaux pour se moderniser,
     . d'autres rétorquèrent que, du temps du monopole, la modernisation ayant été réalisée avec succès en grande partie par l'autofinancement, il était donc pour eux inutile de chercher de nouveaux capitaux.

En réalité il est probable que l'ouverture du capital au secteur privé fut surtout réalisée pour se mettre en conformité avec les directives européennes, cela explique qu'elle fut limitée à au moins deux points de vue :
   . Le capital resta largement détenu par l'Etat (84,48%), le reste se partageant entre les investisseurs privés (13,10%), les salariés (2,42%) et par l'Entreprise.
   . Le conseil d'administration comporte 18 membres : 6 élus par l'assemblée générale des actionnaires (ce qui donne une majorité absolue à l'Etat), 6 représentants de l'état et 6 élus par les salariés.

Ainsi, l'EDF passa du statut de service public à celui de société anonyme. du service de l'usager à celui des actionnaires. C'est un changement idéologique fondamental dont on verra les conséquences.
À SUIVRE...

mercredi 5 mars 2014

L' HISTOIRE DE LA FÉE ÉLECTRICITÉ ET DU CLIENT : la réalité

Dans ce troisième volet consacré à l'électricité, après avoir raconté la légende de la "fée électricité", je voudrais plus prosaïquement tenter d'expliquer simplement et clairement ce que j'ai compris des problèmes complexes de modification des coûts constatés de l'électricité.

Pour cela, il convient d'abord de replacer  la production d'électricité dans la perspective historique de la création et de l'évolution de l'EDF ; loin de moi l'idée de d'effectuer une étude exhaustive de l'entreprise,  j'en serais probablement incapable, mais je voudrais plutôt montrer que la production de courant procède d'une analyse économico-idéologique.

1. LA NATIONALISATION
Le 8 avril 1946 est décidé, sous l'impulsion du parti communiste, la nationalisation des 1450 entreprises de production et de transport de l'énergie électrique en France. Le but de cette nationalisation procédait d'une triple analyse :
    . Une analyse idéologique : en 1944, le conseil national de la résistance  inscrit à son programme le "retour à la nation de tous les grands moyens de productions monopolisées, fruits du travail commun, des sources d’énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d'assurance et des grandes banques" : ce qui est au service direct de la nation doit lui appartenir. Certes, ce n'étaient pas les premières nationalisations se produisant en France, le front populaire avait par exemple nationalisé les usines d'armements et les chemins de fer, créant en 1937 la SNCF, cependant c'était la première fois qu'une idéologie sous-tendait une réforme aussi importante.
   . La nationalisation avait aussi pour but la reconstruction du pays éprouvé par quatre années de destructions et surtout de pillage économique durant la guerre. La globalisation des moyens était la seule méthode permettant de disposer des ressources financières suffisantes à la fois pour reconstruire et pour moderniser.
   . Il fallait aussi permettent à chaque citoyen de recevoir de l'électricité à bon marché afin de permettre au niveau de vie des français de s'améliorer et d'établir des tarifs semblables sur tout le pays au nom de la solidarité.

Cette  nationalisation établissait un système à mi-chemin entre le capitalisme traditionnel bâti sur la liberté d'entreprendre et la collectivisation de tous les moyens de production des pays communistes ; elle créait la coexistence entre un service public étroitement encadré par l'Etat et un système capitaliste réglementé et encadré  par des lois sociales.

La loi du 8 avril 1946 prévoyait deux dispositions principales : l'EDF nouvellement créé reçut :
   . Le monopole total de concession sur la distribution,
   . Le quasi monopole sur la production, seules subsistant quelques régies autonomes et le droit laissé à des entreprises ( charbonnage de France par exemple) de produire leur propre courant et de l'utiliser pour leurs besoins propres (par contre, en cas de surplus de production, celle-ci devait être vendue à EDF,

Ainsi s'établissait une double concentration, horizontale et verticale qui créait un monopole

2/LA PÉRIODE DU MONOPOLE
Cette période couvre la deuxième moitié du 20ème siècle, elle se divise en deux périodes : cela de la main-mise de la gouvernance d'EDF par les ministères de tutelle puis à partir de la décennie 1960-70, celle du développement plus important de l'autonomie marquée en particulier par la création de contrats de programme fixant les objectifs à réaliser avec trois grandes exigences :
   . Diminuer les prix de vente de l'électricité aux clients,
   . Augmenter la productivité,
   . Réduire la dette.

EDF détermina alors une politique que l'on pourrait appeler par paraphrase celle du "juste prix" basée sur trois considérations :
 
1/ Etablir un quasi-équilibre budgétaire ne dégageant qu'un léger bénéfice pour trois raisons au moins :
         - montrer que l'entreprise est au service du public, qu'elle ne fait pas de bénéfices importants et donc que le prix de vente de l'électricité est établi au plus juste afin de contribuer prioritairement au bien-être du client et à la croissance de l'économie,
         -  éviter que l'état ne profite de bénéfices trop élevés et ne s'empare d'une "partie du gâteau" pour ses besoins propres,
         - justifier le fait que l'on ne baisse pas le prix du courant comme le demandaient les gouvernements qui, dans un contexte d'inflation galopante, prônaient la diminution des prix de vente de l'électricité pour tenter de réguler la hausse des prix.

 2/  moderniser les installations de distribution et augmenter la production en tablant d'abord sur l'auto-financement. < br />
3/ Permettre la plus large redistribution possible des surplus financiers aux employés de l'entreprise par une politique sociale nettement affirmée.

Au moyen de ces objectifs, l'EDF réussit avec intelligence et opiniâtreté à maintenir le double cap de moderniser la production d'électricité et de maintenir un juste prix aux usagers. Ce fut d'ailleurs un exploit car le dernier quart du 20ème siècle subit deux crises pétrolières qui augmentèrent considérablement le coût de l'énergie.

Afin de rester fidèle à l'esprit du service public, l'EDF décida de mener une reconversion totale de la production de l'énergie en équipant le pays des centrales nucléaires qui fournissent actuellement encore près de 80% du courant électrique. Cet équipement excédait évidemment les capacités d'autofinancement d'entreprise, il fallu emprunter et s'endetter et aussi augmenter provisoirement les prix de vente du courant électrique

Une fois le parc nucléaire terminé, l'EDF  :
     . s'employa à rembourser les emprunts,
     . effectua des provisions permettant la maintenance des centrales et la prévision des investissements qui ne manqueraient pas d'être nécessaires.
     . Diminua les tarifs d'électricité  tant aux niveau des particuliers qu'à celui de l'économie générale.

Ainsi, à  l'aube du 21ème siècle, l'EDF avait parfaitement appliqué les objectifs qui étaient ceux ayant présidé à la nationalisation de 1946. Le bilan de l'entreprise en 2000 le montre clairement :
À SUIVRE...

mardi 4 mars 2014

L'HISTOIRE DE LA FÉE ÉLECTRICITÉ ET DU CLIENT. Suite

 Le lendemain, le client reprit sa facture ainsi que quelques factures anciennes d'électricité et se livra à une étude comparée de celles-ci, quand il eut terminé, il décida d'appeler l'infâme sorcière qui l'avait tant insulté la veille

Celle-ci réapparut bientôt
LA SORCIÈRE : tu m'as appelé, larve d'homoncule, me voici, tu n'as pas assez eu d'insultes hier? , j'en ai plein d'autres en réserve. Que me veux-tu ?
LE CLIENT : ferme ton claque-venin, ô femelle détestable j'ai étudié ma dernière facture d'électricité en la comparant à celle d'il y a cinq ans, voici ce que j'ai trouvé :

Infâme sorcière, flatulence purulante, ogresse despotique, tu m'as trompé, ce n'est pas l'électricité qui a augmenté le plus mais tous les à-côtés que tu as créés pour t'engraisser honteusement, tu as profité des angoisses des gens en leur disant que bientôt il n'y aurait plus d'énergie pour t'enrichir encore plus !

LA SORCIÈRE : je reconnais que tu as un peu raison mais....
LE CLIENT : tais-toi,  sac à excréments, indicible voleuse, gibier de potence, tout juste bonne à rouer, je n'ai pas terminé ma démonstration, voici un second tableau qui te montre combien j'ai dépensé au titre de l'energie tout en faisant des économies d'électricité. Regarde, exploiteuse de misère, émanation rétrograde du libéralisme sauvage et soit honteuse de toi ! 

Comme je te l'ai dit, nous nous sommes équipés d'un chauffage non électrique supplémentaire, on a cru faire ainsi des économies en écoutant tes conseils, mais tu as profité de notre naïveté et finalement, nous avons dépensé plus que si nous étions restés dans notre situation antérieure, voilà ton œuvre, vipère dégénéré, baudruche difforme et puante !

Pendant qu'elle regarde le tableau, la sorcière change peu à peu d'aspect redevenant la fée de la veille

LA FÉE : mon doux ami, mon Actéon vénèré , mon Hercule musculeux, je comprends ta douleur et ta rancœur, tu as raison dans ce que tu as écrit et grâce à mon pouvoir magique, je vais transformer ta dernière facture, je ne peux pas changer le coût de l'énergie car il m'est imposé mais je peux remettre à son niveau ancien toutes les taxes qui pèsent sur toi : regarde, ta facture été réduite à 1618€. 
LE CLIENT : c'est une bonne solution, c'est terrible de devoir toujours se mettre en colère pour que son droit soit reconnu ! 
LA FÉE : adieu mon tendre Roméo, je serai toujours ta douce Juliette. 

Comme on le voit, mon conte se termine bien, dommage que ce ne soit qu'un conte !

lundi 3 mars 2014

L'HISTOIRE DE LA FÉE ÉLECTRICITÉ ET DU CLIENT

Je ne résiste pas au plaisir de vous raconter une belle histoire... Celle de la " fée électricité" qui vient de nous faire parvenir une jolie missive, celle de la facture d'électricité, (1) 

Il s'agira d'un dialogue entre la " fée" et son abonné le " client"

LA FÉE : salut à vous bel éphèbe ! que vous êtes précautionneux :  par rapport à l'année précédente,  vous avez baissé considérablement  votre consommation électrique.  
Le CLIENT : tant mieux ! Il faut dire que l'on a fait tout ce qu'il fallait pour cela, on a installé un chauffage d'appoint...
LA FÉE :  c'est bien ! Comme vous le voyez, mon cher Apollon musculeux, moi aussi j'ai fait un effort, puisque je ne vous vends le KW qu'à 7,8 centimes en moyenne. 
LE CLIENT : ce n'est pas ce que je calcule en regardant ma facture réelle : en divisant le coût global par le nombre total de kilowatts : j'obtiens 13.1 centimes
LA FÉE : mon pauvre et très estimable ami, vous oubliez qu'entre les centrales et votre compteur il faut transporter le courant, si j'ajoute l'acheminement, le KW vous revient à 8,1 centimes d'euro
LE CLIENT : on est encore loin des 13.1 centimes !
LA FÉE : décidément, mon cher,  vous n'avez pas de sens civique, sur les 8,1 centimes, il faut payer l'impôt, sans cela comment notre pays pourrait-il vivre, faire des écoles, payer les ministres, réparer les routes  et envoyer ses troupes partout pour faire croire aux autres qu'il est encore puissant ; l'impôt indirect appelée TVA vient de passer de 19,6% à 20% si j'ajoute cette TVA sur votre consommation, le KW vous revient à 10,1 centimes d'euro  
LE CLIENT : on est encore loin des 13.1 centimes !

LA FÉE devient  de plus en plus grimaçante et prend peu à peu l'aspect d'une SORCIÈRE

LA SORCIÈRE  : vraiment vous n'y mettez aucune bonne volonté ! Vous êtes  complément obtus. Un vrai malotru, une cervelle d'oiselet dans un crâne difforme !  Et votre abonnement ? Qui va le payer ? Vous avez de la chance ! Il ne vous revient qu'à 0,17 centimes sans la TVA.. : il faut bien que je rentre chez vous pour alimenter votre installation, donc je vous fait payer 0.88 centimes d'acheminement, à cela s'ajoute la TVA,,, cela fait 1.1 centimes, à cela il faut....
LE CLIENT : encore de l'acheminement ?  J'en ai déjà payé tout a l'heure...  on en est à 11.2 centimes du prix du kilowatt, et le reste ?
LA SORCIÈRE : vous demandez des explications et vous m'interrompez sans cesse, vous êtes vraiment un sale goret putride,  une pestilence batracienne !  Je disais donc que là-dessus, il faut ajouter les taxes et les contributions, la TCFE, la CSPE, La CTA , ce qui représente...
LE CLIENT : qu'est-ce que ce charabia ?
LA SORCIÈRE : fermez donc votre entonnoir à vomissures, vil crétin ! Stupide Imbécile ! Absurde bonimenteur !  dégénéré du bulbe ! Excrément bouseux,  Sache-donc que la TCFE est la taxe sur la consommation finale d'électricité, la CSPE est la contribution au service public d'électricité et la CTA est la contribution tarifaire d'acheminement d'électricité, Eh oui ! Encore une fois tu paies encore pour l'acheminement, ne me dit pas que cela fait trois fois que je te compte l'acheminement, sinon je te réduis en bouillie ! En tout, ces taxes te reviennent à 1.87 centimes.
Tu peux constater qu'on arrive au bout du compte.

LE CLIENT : il manque encore 0,1 centimes
LA SORCIÈRE : monstrueux égoïste ! Homo Erectus à la cervelle raccourcie ! et la TVA sur les taxes ? Y as-tu pensé ? Les voilà tes 13,1 centimes.
LE CLIENT : des taxes sur les taxes ? Ce n'est pas un peu exagéré ?
LA SORCIÈRE : décidément tu ne comprends rien !  Même l'Australopithèque le plus demeuré était plus sensé que toi ! Je préfère m'en aller !

LE CLIENT resté seul médite....

(1) évidemment, ces chiffres sont authentiques. 

dimanche 2 mars 2014

IMPRESSION DE CROISIÈRE (10) conclusion

2. UNE ANALYSE PERSONNELLE DES TENDANCES ACTUELLES DU TOURISME TELLES QUE JE LES PERÇOIS

En premier lieu, il convient de remarquer qu'il n'existe pas une seul forme tourisme mais plusieurs, chacune étant adaptée aux individus qui les pratiquent :
     .  les uns recherchent uniquement des loisirs, selon les cas au soleil ou à la neige,
     . Les autres cherchent plutôt à découvrir un pays ou une région et pratiquent un tourisme essentiellement culturel.
     . Entre les deux, se trouvent des personnes qui souhaitent allier les deux systèmes en mêlant, selon leurs goûts, loisirs et culture.

De même, il existe deux grands types de tourisme :  individuel ou collectif

 Les uns partent individuellement, un peu au hasard, le sac à dos sur l'épaule, marchant ou utilisant les transports en commun, plantant leur tente à la nuit, s'approvisionnant aux magasins locaux et disposant d'un petit réchaud pour cuire leur nourriture... C'est une méthode de vacances peu coûteuse et très intéressante.

Des versions plus élaborées lui ressemblent : on peut allier automobile et camping sauvage ; automobile, caravane et terrain de camping ; automobile et location de chambre d'hôtel, et surtout camping-car et aires de stationnement : c'est cette dernière version qui remporte les faveurs actuelles des vacanciers au vu du nombre de camping-car en circulation.

Ces méthodes sont adaptées au pays proches de son domicile. Cependant, elle se heurtent actuellement à un énorme problème, celui de l'insécurité croissante encore amplifiée par les médias et devenue, de leur fait, une psychose obsessionnelle et quasi-paranoïaque : qui oserait encore planter sa tente au bord d'une route ?

Si on ne désire pas voyager par ses propres moyens en organisant soi-même ses vacances, on retrouve les deux formes de vacances collectives précédemment décrits, le club de vacances ou l'hôtel de séjour et le voyage organisé.
     . En ce qui concerne les clubs de vacances, ils ne prospèrent actuellement que s'ils proposent des prix bas et ne sont fréquentés que par une clientèle ne recherchant que des loisirs à faible coût.
     . Les voyages organisés sont selon moi largement obsolètes et d'ailleurs ils ne séduisent plus, au moins si on considère le nombre de voyages programmés dans les brochures et annulés faute de participants, car ils souffrent de plusieurs maux :
          - la prégnance du groupe qui est souvent très lourde à supporter, sauf pour les personnes seules recherchant la compagnie des autres tout autant que l'attrait du voyage.
          - le fait que ces voyages ne laissent que peu d'espace de liberté : l'itinéraire est entièrement prévu et on ne peut visiter autre chose que ce qui est inclus dans le programme. Certes, les circuits prévoient des "journées libres" ( mot exactement choisi montrant bien que le reste ne l'est pas ! ) mais elles ne permettent pas de grandes initiatives.

Ces structures seront de plus en plus remplacées par de nouveaux concepts et en particulier avec l'émergence des voyages à la carte : plusieurs méthodes coexistent :
   . On demande à une agence de voyages de construire un voyage en réservant les vols, les transferts en aéroports, les trajets en voiture avec chauffeur, les hôtels, les visites et excursions... Tout est créé pour le client avec toutefois cet inconvénient que le prix du voyage risque d'être très élevé.
   . On s'adresse à des organisateurs de voyage qui montent des voyages de ce type et les proposent sur catalogue avec départ garanti : tout est organisé, comme pour l'exemple précédent, par le voyagiste au niveau technique des transports et hébergements, le client reçoit l'ensemble des documents (les fameux vouchers) nécessaires à son voyage et s'en sert au fur et à mesure de son déroulement. Les visites sont parfois spécifiques pour le groupe mais il se peut que celui-ci soit intégré à des excursions organisées par des structures-relais. Certes, il y a le risque d'anicroches qui peuvent dérégler l'organisation prévue mais il y a toujours une personne-ressource qui peut régler sur place les divers aléas.
   . certains villages de vacances, à côté des traditionnels forfaits de séjours, organisent aussi des voyages organisés : le jour, on visite le pays, la nuit on est hébergé dans les villages de vacances : c'est une formule intéressante alliant les avantages des deux systèmes,
   . La croisière entre dans ce cadre de voyage à la carte : l'itinéraire du bateau est imposé mais les activités aux escales ressortent de la liberté de chacun.

Ainsi, selon moi, à côté des voyages individuels, ce sont ces voyages à la carte, dont la croisière n'est qu'une forme particulière, qui se développeront de plus en plus en particulier chez la clientèle cultivée qui cherche à découvrir le monde en restreignant le moins possible son appétit de découverte et sa liberté.

samedi 1 mars 2014

IMPRESSION DE CROISIÈRE (9) conclusion

En conclusion de cet ensemble d'articles appelés "impression de croisière", il convient d'effectuer d'abord un bilan de cette forme de vacances bien particulière et ensuite de la replacer dans une réflexion d'ensemble sur la forme actuelle du tourisme.

1. UN BILAN DE CROISIÈRE.
Il va de soi que ce qui suit procède de la croisière récemment effectuée.

En premier lieu, il apparaît un point éminemment  positif que l'on peut formuler par cet aphorisme : "  la croisière allie les avantages des clubs et résidences de vacances et des voyages organisés  sans en avoir les inconvénients " .

En effet, le bateau de croisières présente une organisation semblable à celle des clubs de vacances avec prise en charge continue des touristes tant au niveau des repas que des activités  ou des spectacles ; il est, à cet égard,  possible d'effectuer une croisière sans jamais sortir du bateau tant celui-ci pourvoit à tout à la fois au niveau de la vie quotidienne qu'à celui des loisirs.

La croisière ressemble aussi aux voyages organisés puisqu'elle offre à ses participants la possibilité d'effectuer des  visites organisées ou libres à chaque escale, il suffit de s'inscrire à une excursion générée par le bateau ou de louer les services d'un taxi pour effectuer une découverte du port d'accostage et de sa région.

Par contre, la croisière évite les inconvénients à la fois des clubs de vacances et des voyages organisés.

Le fait que le bateau vogue généralement de nuit et fait escale de jour afin de permettre les visites fait que l'on se trouve chaque jour dans un port différent avec des paysages toujours renouvelés et une ville généralement très proche. Par contre, il est très rare que les villages de vacances soient établis au niveau des villes, c'est même plutôt le contraire qui se produit, les concepteurs de ces villages ayant plutôt privilégié le littoral et les espaces vierges immédiatement aménageables.Dans ces endroits, la plage privée et le village centré autour de lui-même formant une sorte de microcosme fermé, les touristes n'ont pratiquement aucun lien avec la réalité du pays.

En ce qui concerne les inconvénients des voyages organisés, la croisière permet d'échapper à la prégnance des groupes constitués au hasard des inscriptions.

    . Certes, il existe parmi ces groupes, des gens avec qui on peut avoir des conversations intéressantes, pourtant, la plupart du temps, on côtoie dans ces groupes, des individus de son pays avec qui les conversations se résument à quelques banalités du type : " De tous les pays que j'ai fait ( pour dire visité) , le pays qui m'a le plus intéressé est ... Connaissez-vous ? " Que l'on réponde par oui ou par non, il suivra une longue dissertation sur ce pays. D'une manière générale, dans un groupe, on parle plus des voyages qui l'on a "fait" auparavant que de celui que l'on accomplit présentement. Il va de soi que l'année prochaine lors du voyage organisé suivant, on racontera avec enthousiasme le voyage aujourd'hui décrié et on dénigrera le voyage en cours !

    . Au bout d'une semaine, la majorité des gens du groupe perd son vernis d'éducation, les participants deviennent irritables, avec des réflexions du genre : " encore un monastère ( ou un musée, un site, un monument selon les cas) j'en ai marre, vivement que je rentre chez moi, je m'ennuie (de ma maison, de ma famille, de mes petits-enfants...) ! "

La croisière permet d'éviter ces derniers inconvénients à un double point de vue :
    . Le grand nombre de personnes présentes sur le bateau fait que l'on ne rencontre pas sans cesse les mêmes gens et que l'on ne subit pas leur faconde
    . Le fait que les excusions et les visites soient à la carte ou libre évite la monotone fréquentation du même groupe.

Pourtant,  ces louanges proférées au titre des croisières, n'empêchent pas qu'existent selon moi, au moins deux critiques importantes à leur propos :
     . En premier, le très grand nombre de croisiéristes sur le bateau devient un inconvénient quand des milliers de touristes débarquent simultanément dans une petite ville ; à ce moment là, il y a plus de touristes dans la ville que d'autochtones, ce qui nuit à l'authenticité de la découverte. Néanmoins, on peut facilement s'échapper à la cohue : dès que l'on quitte les rues commerçantes, le marché et les boutiques "Free-tax" , on se trouve sans guère de touristes, au milieu des natifs du pays
      . Il est assez difficile d'échapper à l'ambiance du bateau en cherchant le calme qui permet par exemple de regarder la mer et les paysages des îles, d'apprécier l'immensité de l'une et la beauté des autres : partout, on est assourdi par la musique d'un autre âge, datant d'au moins deux ou trois générations, par les hurlements de l'équipe d'animation ponctués de frénétiques "apploso" (applaudissez ! ) formulés à une cadence effrénée pour n'importe quel motif !
Il faut donc beaucoup de concentration et de maîtrise de soi pour s'abstraire de cette ambiance bruyante, voire même agressive. Certes, il est possible de rester dans sa cabine, cependant ce n'est pas le but d'une croisière.