REMARQUE
. Tous les articles de ce blog ont été rédigés par moi-même sans emprunt littéral à d'autres auteurs, ils sont le fruit d'une documentation personnelle amassée au cours des ans et présentent ma propre vision des choses. Après tout, mon avis en vaut bien d'autres.
. Toutes les citations de mes articles proviennent de recherches sur les sites gratuits sur Internet



Mon blog étant difficilement trouvable par simple recherche sur internet, voici son adresse : jeanpierrefabricius.blogspot.com

mercredi 30 septembre 2015

Chronique d'une décadence française (20)

... Suite de l'article précédent

Il ressort, selon moi, des analyses qui précèdent que ni la société ni les élus (qui ne sont après tout que les reflets de nous-mêmes) ne voudront ou ne pourront régénérer la société pour lui permettre d'inverser le mouvement qui conduit au déclin.

Le pays ressemble à un des plus surprenants tableaux de Jérôme Bosch, la NEF DES FOUS datant de 1500

Sur ce tableau est représentée une barque sans gouvernail errant sans but au hasard des courants sur une mer vide et glauque sans que personne ne songe à lui fixer un cap. Elle est peuplée d'individus qui ne pensent qu'à braver tous les interdits de la société de leur époque au nom de la liberté qu'ils veulent sans entrave afin d'assumer leur individualisme : la compagnie mène joyeuse vie, mangeant et buvant, se faisant vomir pour boire encore plus sans songer que leur errance n'est pas le fruit du hasard, elle est guidée en effet par les forces démoniaques qui la conduira irrémédiablement vers la damnation éternelle.

C'est, toute proportion gardée, ce qui se produit dans notre société qui n'est plus qu'un assemblage d'individus unis seulement par leur commun désir de jouir pleinement de leur individualisme au nom de leur liberté.

Ce qui me semble le plus préoccupant, c'est que l'évolution ne s'arrêtera pas : l'abandon de la morale et de tous sens collectif n'en est qu'une étape  Il reste encore beaucoup de choses à détruire, en particulier au niveau des régulations du travail  conquises de haute lutte contre le capitalisme sauvage qui sévissait au début du 19ème siècle et dont Karl Marx á fait une description saisissante. Quelques tentatives ont déjà été accomplies en ce sens ; le repos du dimanche instauré en 1906 est de plus en plus remis en question, il en est de même pour la limitation du temps de travail et le salaire minimum.

On peut craindre qu'une dérégulation totale se produise, d'abord insidieuse puis au grand jour afin d'aboutir à un nouveau monde qui ne sera plus assujetti que par la loi du plus fort. Il se créera alors un dualisme social de plus en plus tranché avec d'un côté une camarilla d'autant plus puissante qu'elle sera occulte à la manière de Big Brother et de l'autre une masse de gens qu'on laissera jouir de leur individualisme et qui recevra des puissants l'argent juste nécessaire permettant de faire vivre la société de consommation.

Pour parfaire encore la comparaison entre notre société et la " nef des fous" de Jérôme Bosch, nous errons dans une barque qui semble apparemment nous conduire nulle part,  mais qui est, en réalité, contrôlée et dirigée par ces forces anonymes du monde de la finance vers une destination qu'elles maîtrisent parfaitement bien.

Cette analyse, foncièrement pessimiste, exprime ce que je peux constater tous les jours á la fois en marchant dans les rues du bourg où j'habite et en lisant les informations quotidiennes. Se voiler la face ne sert à rien ;  même si nous refusons de l'admettre, nous sommes tous responsables de ce déclin de notre civilisation. Dans ces conditions, peut-on inverser la tendance ? Pour moi, il existe quelques potentialités qui pourraient le faire. ...

Á suivre...

mardi 29 septembre 2015

Chronique d'une décadence française (19)

Suite de l'article précédent

Le même immobilisme se remarque à tous les niveaux et en particulier dans les communes qui, pourtant, pourraient être des modèles de démocratie : je voudrais illustrer mon propos par deux exemples significatifs en évoquant d'abord celui des stationnements illicites sur les trottoirs et sur les passages pour piétons : jusqu'alors les individus se rendant dans les magasins du centre du bourg se garaient indûment sur le passage pour piétons, prétextant qu'ils n'en avaient que pour une minute et qu'il n'y a pas de place disponible de stationnement à cet endroit ( il y a un grand parking à 100m, mais tous ces gens s'estiment  pressés !), la municipalité décida alors de créer des places de "stationnement minute" à quelques pas des commerces. Évidemment, cette disposition ne fut pas respectée et les individus continuèrent à se garer sur les passages pour piétons. Quand la municipalité se décida enfin à faire respecter la loi et à infliger des amendes, les délinquants contestèrent celles-ci et vinrent en mairie exprimer leur mécontentement ! Actuellement, j'ai l'impression que le maire a abandonné toute action et laisse faire !

Autre exemple, j'ai raconté précédemment l'histoire de la limitation de l'éclairage public dans la commune où je réside : le mécontentement fut tel que le maire dût accepter de repousser l'heure d'extinction des lampadaires á minuit au lieu de 23h . J'ai fait le tour du bourg vers 23h30 et n'ai rencontré évidemment personne dans les rues !

Ainsi á quelque niveau que ce soit , les réformes avortent ou sont tellement travesties qu'il n'en reste rien : cela me permettent d'exprimer une nouvelle règle d'or : " on se plaint que les élus ne font rien mais dès qu'ils tentent d'agir on se mobilise contre eux dès qu'il vont á l'encontre de ses intérêts particuliers" 

La marge d'action des élus de tous niveaux, déjà étroite à cause de toutes les contingences extérieures ou intérieures, se rétrécit encore du fait du profond conservatisme et immobilisme de la société qui refuse toute réforme allant á l'encontre des intérêts particuliers.

Afin de pallier aux abus les plus criants de la société, Il ne reste donc plus á nos élus que d'édicter á tout propos des interdictions de tout acabit. Cela n'empêche cependant pas la déliquescence de la société pour trois raisons :
     . D'abord, parce que beaucoup d'interdictions sont effectuées dans l'urgence sans avoir été véritablement réfléchies ; le mécanisme est toujours le même : il se produit un événement dramatique qui émeut les gens, les élus estiment devoir intervenir et édictent une interdiction ou une obligation sans commune mesure avec l'événement puisqu'elle touche tout le monde. L'exemple déjà cité de l'éthylotest est révélateur de cet état d'esprit : des mauvais chiffres de la sécurité routière amènent le gouvernement à imposer à tous de posséder cet instrument de contrôle dans leur automobile y compris á ceux qui ne boivent jamais d'alcool : la démesure entre la cause et l'effet qu'elle induit fit imaginer à beaucoup qu'il existait de juteux conflits d'intérêts, ce qui n'était probablement pas le cas.
     . Ensuite, ces interdictions sont si nombreuses et si complexes que l'on n'arrive plus à suivre surtout que l'on en est généralement pas informé sinon par des voies détournées ; or il est bien connu que " trop de lois, tue la loi" 
     . Enfin, les interdictions sont certes assorties d'amendes qui pourraient être dissuasives mais personne n'a les moyens de les faire appliquer : "pas vu, pas pris" est, comme je l'ai déjà écrit, un adage que tous pratiquent sans vergogne ; peu à peu, l'interdiction tombe dans les limbes de l'oubli parce qu'elle n'est pas appliquée.

Aux réformes  avortées s'ajoutent donc les interdictions non respectées ou trop complexes á appliquer,  ce qui limite encore la marge de manœuvre des élus. Au final, il ne leur reste qu'une seule possibilité d'action, aller dans le sens des souhaits de la société vers encore plus de liberté, ce qui permet à chacun de développer encore plus son individualisme et son égocentrisme : une á une, les rares valeurs qui subsistaient disparaissent légalement, ce qui renforce encore plus les "6 i" qui furent la base de ma réflexion.
Á suivre....

lundi 28 septembre 2015

Chronique d'une décadence française (18)

Suite de l'article précédent

Les hommes politiques peuvent-ils endiguer la décadence qui se profile? Je ne le pense pas au vu de l'analyse  qui suit :

A l'inverse de beaucoup de gens, je pense que nos élus, à quelques niveaux que ce soit, du maire de la commune aux instances gouvernementales, sont soucieux de l'intérêt public et de la nécessité de sauvegarder les valeurs fondamentales de la République. Je pense aussi que la plupart sont sincères quand ils présentent leur programme en tant que candidats à une élection, ceux qui travestissent leurs pensées profondes pour faire de la démagogie et de l'électoralisme ne sont généralement pas élus. Il y a certes quelques "brebis galeuses" mais elles sont facilement décelables et les médias se chargent d'exposer leurs turpitudes au grand jour.

Dans ces conditions pourquoi ces élus ne réalisent-ils pas les promesses exprimées lors de leur candidature tant sur les moyens d'inverser l'évolution vers la décadence de la société que sur les grands sujets de préoccupations du pays ?  En fait, ils se trouvent très vite confrontés à une  difficulté majeure : le dur contact avec la réalité.

Les élus sont obligés à leur dépens de constater qu'il y a un monde entre leurs promesses et l'exercice de leur charge : elle est en effet entravée par de multiples contraintes et par de puissants contre-pouvoirs : groupes de pression constitués par les intérêts privés, la mondialisation, l'harmonisation des règles par l'union européenne, les événements et fluctuations économiques venues de l'extérieur... Dans ces conditions, comment, par exemple,  tenter de lutter contre le chômage dans une économie qui revendique avec force son auto-régulation et sur laquelle les élus n'ont pratiquement aucun pouvoir ?

Au niveau des municipalités, de telles entraves existent aussi : le poids tatillon des règles administratives, le contrôle préfectoral, les restrictions budgétaires, les contestations des décisions devant le tribunal administratif...  En fait, les élus n'ont le pouvoir qu'ils tentent de se donner et qui est généralement et seulement le fruit de leur aura personnel.

Si dans le cadre étroit de ce qui leur reste comme prérogatives, les élus tentent d'effectuer des réformes afin de corriger les abus les plus criants de la société, de restaurer les valeurs républicaines ou d'améliorer les conditions de vie du plus grand nombre, ils s'attirent les foudres d'une minorité de gens qui profitent du système et n'entendent pas être privés de leurs privilèges même s'ils se produisent au détriment des autres. En effet, il existe une règle d'or à propos des réformes que l'on entend partout exprimer : " il faut faire des réformes, j'y suis favorable mais à la condition qu'elles ne me touchent pas personnellement". C'est ainsi que s'expliquent toutes les manifestations actuelles des privilégiés qui fleurissent selon les projets de réformes, elle n'ont qu'une seule motivation : " on ne touche pas à nos droits acquis,  peu importe qu'ils aillent à l'encontre de l'intérêt général." 

Au vu de l'ampleur de la grogne qui s'amplifie, le gouvernement est obligé soit de céder en abandonnant son projet, soit de trouver un compromis qui se produit à 99% dans l'intérêt de ceux qui ont contesté au nom de leur corporatisme. Par indifférence  ou par incompréhension des décisions prises, la majorité des gens se désintéresse de tout cela. Pourtant tous les privilèges, de quelque nature que ce soit, sont abolis depuis le 4 août 1789 !

Le cas le plus frappant de cet exemple de réforme avortée est celui des dépassements d'honoraires des médecins spécialistes de secteur 2 : c'est un cas typique de privilège acquis au détriment du plus grand nombre et il aurait semblé  normal que cette pratique soit interdite : la corporation médicale se souleva contre cette menace en faisant grève, le gouvernement fut obligé de reculer et dût accepter de légaliser les dépassements d'honoraires. Cette légalisation alla même au détriment des malades puisque nombre de médecins qui étaient jusqu'alors fidèle au serment d'Hippocrate et limitaient leurs honoraires au prix légal, se mirent eux aussi à appliquer ces dépassements !

Peu de gens,  à ma connaissance et à ma grande surprise, n'ont contesté la décision prise. Les gens bien portants s'en désintéressèrent totalement puisqu'ils n'étaient pas concernés ; c'est quand la maladie survient qu'ils expriment  leur mécontentement avec des réflexions du type : "c'est honteux que l'on fasse payer aux malades ce qui ne sert qu'à l'enrichissement de ces médecins  ! " 

Cette anecdote me permet d'exprimer une autre règle d'or de l'INDIVIDUALISME et de l'INDIFFERENCE : " tant qu'on n'est pas personnellement concerné par une décision inique, on laisse faire" 

Á suivre...

dimanche 27 septembre 2015

Chronique d'une décadence française (17)

Suite de l'article précédent

Il reste maintenant à tenter de savoir s'il est possible de réagir. Pendant longtemps, j'ai pensé que cette réaction pourrait provenir de la société elle-même, un peu selon les concepts de l'évolution historique conçue par Hegel et développée par Marx :  toute thèse suscite l'émergence d'une antithèse, ce qui permet ensuite de créer une synthèse de ces deux éléments antagonistes.

Ce système est aussi celui du balancier de la pendule : quand l'évolution des comportements se développe trop dans un sens, il est habituel que des aspirations exactement inverses se produisent par le retour du balancier, l'exacerbation du laxisme faisant, par exemple, aspirer à plus de rigorisme. Puis, par comparaison avec l'image du balancier revenant à sa position d'équilibre, il peut émerger de ces antagonismes, une organisation sociale faisant la synthèse des deux aspirations pour constituer une société plus acceptable par tous.

Dans cette perspective, j'avais pensé que devant la montée des dégradations sociales suscitées par les " 6 i", les gens ressentiraient en eux-mêmes le besoin de plus d'ordre et de morale. Force m'est de constater que le retour du balancier ne s'est jamais produit jusqu'à ce jour.

Pourtant, en me promenant dans le bourg où je réside, j'entends souvent les gens exprimer leur mécontentement sur la tournure que prend leur vie quotidienne : ils parlent de la saleté de la ville, des automobilistes qui roulent dans l'agglomération à des vitesses démentielles , de l'insécurité, du poids excessif de leurs impôts, de l'absence de sanctions... Ils ont donc une parfaite connaissance de ce qui ne va pas, pourtant, ils ne semblent pas disposés à faire eux-mêmes les efforts ou les sacrifices qui pourraient améliorer la situation.

Je voudrais, pour illustrer mon propos, citer ici deux anecdotes significatives :

Quand on s'enquiert auprès des employés municipaux de la raison pour laquelle les caniveaux sont rarement nettoyés, il répondent ainsi : nous passons chaque semaine deux jours à ramasser les déchets que les gens jettent partout ; s'il étaient moins sales, nous aurions plus de temps pour nettoyer les caniveaux. Si on fait part de cette remarque aux personnes qui se plaignent de l'impéritie des agents communaux, on s'attire deux types de réponses " ce n'est pas moi qui pollue, ce sont les autres" ou "que voulez-vous que l'on y fasse ! " 

Autre exemple, le maire de la commune décida par respect de l'environnement et par souci d'économie d'éteindre les lampadaires qui éclairent les rues de 23h à 6h du matin, ce fut un tollé général avec émergence de revendications égotistes du type : "quand je promène mon chien, je ne vois plus rien", " quand je rentre tard chez moi, je ne vois même plus la serrure me permettant d'ouvrir ma porte", " il fait tellement noir que je n'ose plus sortir"... Encore une fois l'intérêt général passe au second plan, les individus veulent faire payer à toute la collectivité le prix de leur confort personnel ! Lamentable exemple d'individualisme exacerbé a l'extrême !

Ce retour impossible du balancier tient  pour moi à deux causes essentielles :
     . L'ambivalence de la nature humaine capable d'un dévouement et d'une compassion sans limite mais aussi d'un égoïsme narcissique et d'une volonté de puissance également sans limite ( voir à ce propos mes articles sur la nature de l'homme) 
     . Le concept de "volonté générale" qui est à la base de la république n'est pas un concept naturel, il est le fruit d'un réflexe de peur mais aussi et surtout d'une construction imaginée par des philosophes et mis en place par une volonté politique.

Il en résulte que, devant l'incapacité de la société de se mouvoir en force de réaction, seule l'autorité politique pourrait être capable d'endiguer le mouvement.

Á suivre...

samedi 26 septembre 2015

Chronique d'une décadence française (16)

Suite de l'article précédent

Le déclin de la structure familiale est aussi évidente à deux points de vue : on ne croit plus guère aux valeurs du mariage et le nombre croissant de familles recomposées est, à cet égard frappant ;  mais surtout, on ne veut plus aucune contrainte ni pour soi ni pour ses enfants : on s'en aperçoit en particulier au niveau de l'éducation donnée aux enfants et de l'application du principe :  " il est interdit d'interdire" : désormais, la seule priorité est le libre épanouissement de l'enfant, on ne lui inculque  ni le sens du respect, ni celui de l'effort ; c'est à l'enfant lui-même à se forger ses propres valeurs, mais à partir de quel exemple ? Celui de ses parents qui refusent toute contrainte ? Dans ces conditions, on comprend que les jeunes, déboussolés par une société amorale tentent de trouver des valeurs dans les réseaux sociaux où ils pourront partager leurs expériences et trouver grâce à leurs pairs quelques certitudes. Certes, il existe de nombreuses résistances à ce déclin de l'éducation parentale, beaucoup de parents tentent de donner à leurs enfants des valeurs mais c'est pour eux une lutte de tous les instants dont ils se lassent souvent.

L'école enfin subit de plein fouet le déclin de son influence surtout au niveau des collèges : elle tente encore de résister en essayant d'enseigner les bases de notre civilisation, les savoirs et les valeurs républicaines auprès d'élèves  désintéressés ; cependant ce n'est plus ce qu'on attend d'elle : on veut qu'elle supplée aux manques parentaux en éduquant plus qu'en enseignant et surtout on veut qu'elle permettent de trouver du travail, ce qui évidemment pas son rôle. Il n'y a donc plus adéquation entre la mission de l'école et ce que la société actuelle voudrait qu'elle soit.

Cela conduit à des déviances multiples :
     - le désintérêt de beaucoup d'élèves pour un enseignement dont ils ne ressentent ni la valeur ni l'utilité.
     - la perte du sens de l'effort et de la discipline, lui-même conséquence du laxisme à la mode, fait qu'il n'y a de moins en moins de respect pour le maître, l'indiscipline devient une plaie, les devoirs sont bâclés et les leçons non apprises.
     - les parents prennent en général le parti de leurs enfants contre le maître en décriant les enseignants. Il ne leur vient même pas à l'idée qu'ils sont eux-mêmes responsables de cette situation par la permissivité de leur comportement.

En conséquence, l'école ne peut plus assumer ce pourquoi elle a été créé : corriger l'inégalité de fait par l'égalité des chances et viser l'épanouissement personnel au sein de la Nation ; désormais l'indiscipline, l'inattention, la perte du sens de l'effort font que l'enseignant est souvent démuni face aux élèves ; pour tenter de se faire respecter, l'école n'a d'autres recours que  les sanctions : mauvaises notes, punitions, mise en place  de classes de niveau pourtant interdites, menaces constantes d'une orientation par la négative...Ainsi, du fait de l'évolution des mentalités sociales, on est passé de l'épanouissement personnel à la sélection par l'échec !

 Dans ce contexte de déliquescence des valeurs traditionnelles, les deux aphorismes hérités de 1968 (" je suis libre, je fais ce que je veux" et "il est interdit d'interdire") servent de nouvelle base à la reconstruction sociale avec son corollaire, des "6 i"  ( Irresponsabilité, Irrespect et Incivilité, Individualisme, Immobilisme, indifférence. ) qui sont à leur tour facteur de décadence.

Dans de telles conditions, comment réagir ?

A suivre...

jeudi 24 septembre 2015

Chronique d'une décadence française (15)

Suite de l'article précédent

L'INCAPACITÉ DES VALEURS TRADITIONNELLES Á ALLER À CONTRE-COURANT DES APHORISMES HÉRITÉS DE 1968.

Les valeurs traditionnelles étaient autrefois organisées selon quatre ensembles :  l'église, la république, l'école et la famille. Ils furent incapables de réagir face à la montée de l'individualisme personnifiée par les deux aphorismes : "Je suis libre, je fais ce que je veux" et " il est interdit d'interdire"

La Valeur Républicaine fut la première touchée : les pratiques patriotiques ont pratiquement disparu, les fêtes nationales ou de commémoration des morts pour la patrie  ne sont plus célébrées que par les corps constitués que n'accompagnent que quelques personnes. Ces jours sont devenus l'occasion de " week-end prolongés" pendant lesquelles on peut faire ce que l'on veut. De même, l'hymne national a perdu une grande partie de sa signification, personne ne se lève comme autrefois quand il retentit et il arrive même qu'il soit sifflé. Enfin, tout ce qui reste encore de la démocratie est en grand danger, les élections, sont boudées par beaucoup de gens et l'abstentionnisme est devenue une entrave au fonctionnement de notre système participatif.

L'influence des Eglises chrétiennes a pratiquement disparu. La pratique religieuse effective se limite à quelques personnes et le message évangélique n'est plus guère dispensé. Bien peu se proclament ouvertement chrétiens ou simplement croyants. Il devient même de bon ton de s'afficher déistes ou athée. Même en ce cas, on n'hésite pas à critiquer les églises en leur demandant de s'adapter au laxisme moral, d'évoluer pour s'adapter à celui-ci au prix même de l'abandon des préceptes évangéliques.

Seuls rencontrent encore quelques échos les grands événements médiatiques comme la venue du pape, les pèlerinages pendant lesquels les personnes complètement perdues dans ce monde de laxisme tentent de retrouver d'autres valeurs,  et surtout les cérémonies d'enterrement où il est de coutume de se rassembler pour un dernier adieu au défunt (et aussi, hélas, pour s'afficher devant la famille de celui-ci)

Pourtant, malgré ce mouvement rapide de déchristianisation, l'église, bien que décriée, réussit à sauvegarder l'essentiel ; partout se forment des petits groupes laïcs de prières qui ressemblent aux assemblées de la chrétienté primitive ;  de même, les associations caritatives subsistent tant au niveau de l'encadrement de la jeunesse qu'à celui de la solidarité envers les pauvres, les gens qui souffrent et les malades.

Ce déclin n'affecte pas évidemment pas l'Islam qui, en France comme ailleurs, se révèle de plus en plus comme un ciment de cohésion pour tous les immigrés et opprimés venus des pays musulmans .

Á suivre....

mercredi 23 septembre 2015

Chronique d'une décadence française (14)

Suite de l'article précédant

Le mouvement de contestation fut vite enrayé par la vigoureuse réaction de l'Etat et par l'abandon du mouvement par les syndicats du fait des accords de Grenelle qui conduisirent à l'arrêt des grèves ouvrières, Le mouvement étudiant cessa peu à peu et il ne resta de leurs revendications que quelques idées phares qui gangrenèrent peu à peu la société. Je me suis toujours demandé ce que les étudiants auraient reconstruit après avoir tout démoli de l'ancienne société, sans doute rien.

Ce qui resta de ces mouvements de 1968, ce sont quelques  aphorismes qui servirent à établir de nouveaux modes de vie :
     . "Je suis libre, je fais ce que je veux" qui rendit caduque l'article 4 de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 : " La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société, la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi." 
     . "Il est interdit d'interdire" avec son corollaire " je ne respecte la loi que quand elle m'arrange et quand elle n'entrave pas ma liberté"  ce qui est aux antipodes de l'article 6 de la déclaration des droits de l'homme :  " La Loi est l’expression de la volonté générale. Tous les Citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs Représentants, à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse."

Ces deux idées essentielles conduisent à la déliquescence d'une grande partie de ce qui était autrefois naturel et que l'on ressentit désormais comme une entrave ; les valeurs républicaines, religieuses et familiales qui permettaient la cohésion sociale antérieure, le respect d'autrui et du bien public qui en était la conséquence ont été remplacé lentement mais sûrement  par d'autres concepts comme l'individualisme, l'indifférence aux autres, la permissivité  et l'égocentrisme qui constituent la base des "6 i" et conduisent à la décadence.

Pour illustrer cette mutation de la société, rien n'est plus frappant que de comparer l'utilisation de trois mots clés : fraternité, charité et solidarité : fraternité et charité sont des pratiques individuelles et volontaires qui ont pour but d'aider les autres soit parce qu'on les considère comme des frères, soit pour suivre les préceptes évangéliques. Ce sont des notions du passé. Par contre, la solidarité est un acte collectif que l'on n'accomplit pas soi-même mais pour laquelle on compte plutot sur l'état, les associations ou les autres pour le faire à sa place.

Il convient enfin de préciser que les exaltés de 1968 ne sont pas uniquement responsables des mutations survenues et cela pour deux raisons : d'abord parce qu'il existait des ferments antérieurs de mécontentent dans la nouvelle génération des gens nés après la guerre et surtout parce que leur message correspondant aux aspirations diffuses de tous. Les idées de 1968 ne furent prises en considération  que parce que les gens n'attendaient que cela.

Á suivre...

mardi 22 septembre 2015

Chronique d'une décadence française (13)

Suite de l'article précédent

Les mouvements de 1968 furent suscités, pour la plupart,  par des enfants de nantis qui se réclamaient de trois principaux courants de pensée à la mode à cette époque : l'anarchisme, le trotskisme et le surtout le maoïsme. Ils lisaient assidûment le petit livre rouge de Mao Zedong et admiraient en particulier  la révolution culturelle initiée en 1966. Voici trois exemples évocateurs de ce qu'ils pensaient :

Mao Zedong á propos des jeunes : "Le monde est autant le vôtre que le nôtre mais au fond, c'est à vous qu'il appartient ; vous les jeunes, vous êtes dynamiques, en plein épanouissement, c'est en vous que réside l'espoir, le monde vous appartient" 

" Il faut promouvoir continuellement les éléments actifs qui se sont distingués au cours de la lutte et les substituer aux membres du groupe dirigeant qui sont comparativement moins qualifiés ou qui ont dégénéré" ( Petit livre rouge) 

“La Grande Révolution culturelle prolétarienne vise à liquider l'idéologie bourgeoise, à implanter l'idéologie prolétarienne, à transformer l'homme dans ce qu'il a de plus profond, à réaliser sa révolutionnarisation idéologique, à extirper les racines du révisionnisme, à consolider et à développer le système socialiste. 

Nous devons abattre les responsables du Parti engagés dans la voie capitaliste. Nous devons abattre les sommités académiques réactionnaires de la bourgeoisie et tous les “monarchistes” bourgeois...Nous devons liquider tous les génies malfaisants. Nous devons extirper énergiquement la pensée, la culture, les mœurs et coutumes anciennes de toutes les classes exploiteuses.... Nous devons purger la terre de toute la vermine et balayer tous les obstacles!”  
Texte du comité central du parti communiste chinois ( 8 Août 1966).

En ce qui concerne les étudiants pseudo-révolutionnaires dits Maoïstes  de 1968, ils prirent à la lettre les appels de Mao Zedong et voulurent l'appliquer de manière artificielle et hors du contexte chinois à la France. Ils ne virent dans la révolution culturelle qu'un appel à détruire l'ordre ancien et en premier lieu l'université qu'ils considéraient comme sclérosée ainsi que l'Etat et plus généralement toute autorité.

Il ne leur vint pas à l'esprit que la révolution culturelle chinoise était bien autre chose que ce qu'ils avaient compris. Il ne leur vint pas à l'idée que cette révolution n'était pas une simple contestation globale toute toute autorité, il s'agissait seulement de remplacer une autorité ressentie par Mao Zedong comme réactionnaire, soucieuse seulement de préserver ses intérêts acquis, par une autre autorité apte à poursuivre l'évolution vers la société communiste au moyen de nouvelles mesures révolutionnaires. Il s'agissait aussi ( et peut-être même surtout) pour Mao Zedong qui avait été mis sur la touche depuis quelques années de reprendre le pouvoir : les "gardes rouges" brandissant le livre rouge furent les instruments de cette reprise du pouvoir par Mao.

Les étudiants trotskistes formaient un courant important de la pensée des pseudo-révolutionnaires de 1968, ils voulurent eux aussi appliquer, sans les comprendre vraiment pour la plupart,  les idées de Trotsky. Il s'agissait pour eux de "faire la révolution" sans aucune référence à la pensée réelle de l'ancien dirigeant russe. Pour lui, comme pour Marx, la révolution doit être mondiale et conduire à la prise de pouvoir générale du prolétariat qui établira sa dictature. Cette dictature n'aura, en aucun cas,  pour but d'établir la liberté ; elle visera seulement à l'éradication de toute pensée bourgeoise d'exploitation de l'homme par l'homme, si nécessaire par la violence. Ce n'est qu'au terme de ce long processus que l'humanité pourrait passer à la société communiste dans laquelle tous seraient libres et heureux.

Enfin, il y avait quelques anarchistes qui montraient que l'homme n'était perverti que par les entraves que l'autorité lui imposait et que si on supprimait l'Etat et plus généralement toute sujétion en rendant la liberté à tous, on créerait ipso-facto une société libre et heureuse.

Les exaltés de 1968 ne comprirent dans ces trois courants qu'un seul objectif, détruire toute autorité et toute contrainte. Ils rêvaient d'un monde libre et sans entrave sans imaginer un instant que ce rêve ne pouvait être qu'utopie. Leur mouvement de contestation gagna la France entière avec un mouvement de grèves d'une grande ampleur. Pourtant, l'union n'était que de circonstance car la double contestation n'avait pas les mêmes objectifs : les étudiants voulaient une révolution globale, les syndicats voulaient seulement l'amélioration des conditions de vie des salariés sans changer la société.

 Á suivre...

dimanche 20 septembre 2015

Chronique d'une décadence française (12)

Comment en est-on arrivé là ?

Pour moi, une grande partie de l'évolution qui aboutit aux "6i" est due aux aspirations de la jeunesse bourgeoise née après 1945 qui ne supportait plus la société dans laquelle ils avaient été élevés. Leur rejet aboutit à une contestation globale qui se concrétisa dans les mouvements étudiants  de 1968. J'ai assisté, sans y participer, aux divers épisodes de cette pseudo-révolution, ce qui me permet de témoigner de l'évolution survenue à cette période.

Antérieurement à 1968, il existait une société une société organisée de manière cohérente selon un système de valeurs consttuant un tout qui était préconisé par l'église, la république, l'école et la famille.

Il existait une prégnance très forte de l'église qui tentait, pendant les cours de catéchisme, d'inculquet aux enfants des valeurs comportementales en sus de l'enseignement religieux proprement dit :
      . D'abord et surtout en prônant les valeurs évangéliques contenues dans les paraboles :  la charité, l'amour du prochain, le pardon des offenses...
      . Ensuite en détournant les enfants des mauvaises actions, en leur montrant qu'elles étaient des péchés suscités par le diable et que l'on risquait l'enfer si on ne s'amendait pas.

Les enfants avaient alors une idée claire de ce qu'il fallait faire et ne pas faire pour vivre en harmonie avec la société. Le revers était que beaucoup avaient la hantise d'accomplir trop de péchés et devaient de se contraindre à faire le mieux possible.

A ce corpus de règles religieuses s'ajoutaient les valeurs républicaines enseignées à l'école publique : liberté, égalité, fraternité, respect de la loi faite au nom de tous et pour tous ; les leçons de morale avaient lieu à l'école primaire tous les jours et se traduisaient par une série d'aphorismes qu'il fallait apprendre par coeur et qui imprégnaient l'écolier.

On a souvent dit que l'école publique était en guerre larvée contre l'église. Pourtant pour un enfant, il n'y avait guère de différence entre les deux enseignements : à la charité chrétienne correspondait la fraternité laïque, les délits équivalaient aux péchés,  commettre un délit contre la loi était  punissable de prison ou d'amendes, commettre un péché était punissable de l'enfer.

Ce cortège de valeur était encore renforcé par les parents qui, par exemple, allaient toujours dans le sens de l'instituteur même s'ils estimaient que ses décisions pouvaient paraître injustes. Dans les familles, on apprenait le respect, la politesse, le sens de l'effort et de l'économie et aussi cet aphorisme que l'on répétait souvent " ma liberté s'arrête où commence celle des autres" 

Il va de soi que les jeunes de cette époque étaient tout aussi turbulents que ceux de maintenant et tentaient de braver les interdits, mais tous avaient conscience de mal faire en dépassant les bornes de l'admissible.

Dans cette société organisée autour de valeurs morales, dirigée par un chef prestigieux qui donnait un sens à la politique du pays, il existait un vif sentiment d'appartenance à une même nation ;  on partageait le même avenir avec tous les autres citoyens. Cela se marquait en particulier par la présence d'associations de toute sorte, par la vigueur des syndicats que l'on ressentait capables de faire progresser le monde ouvrier vers un avenir meilleur, par la liberté d'entreprendre...

Survinrent alors les événements de 1968...

samedi 19 septembre 2015

Chronique d'une décadence française (11)

Avant de tenter d'expliquer les causes qui selon moi conduisent la France à son déclin, et pour clore cette série d'articles concernant le bourg de ma résidence, je voudrais montrer encore une fois au moyen de deux photos la dégradation qui survient lorsque qu'une politique trop laxiste est pratiquée.

Dans ce bourg, les trottoirs n'ont jamais été réparés autrement que par des " rustines" de bitume éparses  cherchant à cacher la misère et posées sur un sol devenu caillouteux du fait des dégradations naturelles du temps ; ces trottoirs ne sont plus qu'une succession de creux et de bosses qui furent encore amplifiés par le déracinement des arbres ombrageant autrefois l'avenue.

Les dégradations ne sont pas trop visibles par temps sec ; par contre á la moindre averse, les creux se remplissent d'eau  et forment des flaques qui barrent tout le trottoir. Á cette eau de pluie s'ajoutent les débordements provenant de l'eau des caniveaux mal nettoyés et des bouches d'égout collectant les eaux pluviales, obstruées par les déchets végétaux.

Voilà où conduit l'incurie !

Cet état des trottoirs induit deux conséquences :
    . L'eau stagnante dégrade encore plus le revêtement du trottoir, les débordements des caniveaux y amènent des feuilles mortes et de la poussière qui créent un humus sur lequel se développeront les herbes sauvages,
    . Les piétons ne pouvant plus utiliser le trottoir, sont obligés de circuler sur la route avec tous les risques que cela comporte. Heureusement la sécurité , les piétons sont rares, la quasi-totalité des gens du bourg ne se déplacent qu'en voiture, même pour faire 200m.

vendredi 18 septembre 2015

Chronique d'une décadence française (10)

DANS LA MER BORDANT LES PLAGES
Si on aime les bains d'eau de mer des plages publiques, il ne faut surtout pas effectuer de la plongée sous-marine, en effet, passée une courte limite, on se trouve dans un vaste champ d'ordures :  il est tellement plus facile de jeter dans la mer un tube usagé de crème solaire ou une canette que d'aller les porter à la poubelle ! L'exemple ci-contre de l'amoncellement de détritus dans le fond du vieux port de Marseille est un exemple particulièrement significatif des comportements IRRESPECTUEUX de la nature et INCIVIQUES.

DANS LES GRANDES VILLES
Cet état général s'abandon et de saleté ne semble pas affecter les grandes villes qui paraissent plus propres ( hormis bien entendu au niveau des tags qui fleurissent partout), pourtant les citadins ne sont pas exempts de ces comportements inciviques, ( l'exemple de l'amoncellement de mégots de cigarettes sur les trottoirs le prouve ), simplement, les grandes villes possèdent  de moyens financiers plus abondants que ceux des bourgs, les employés communaux disposent de machines qui permettent des nettoyages plus réguliers des trottoirs et des caniveaux : le balayage des caniveaux d'une rue qui prend une journée entière avec un balai et une pelle, peut être fait en quelques minutes dans une ville.

Toutes ces observations me permettent de penser que l'exemple du bourg où j'habite n'est pas isolé et que les "6 I" s'appliquent partout où se trouvent des êtres humains. Seule la campagne cultivée semble être épargnée.

Ces conclusions me permettent d'établir un postulat que l'on peut formuler ainsi  :

IRRESPECT + INDIVIDUALISME + IMPOLITESSE + IRRESPONSABILITE+ INDIVIDUALISME+ IMMOBILISME+ INDIFFÉRENCE = LAXISME ET ÉGOCENTRISME = DÉCADENCE.

Il reste á expliquer comment on est arrivé là !

jeudi 17 septembre 2015

Chronique d'une décadence française (9)

Suite de l'article précédent...

AUX ABORDS DES NOUVEAUX QUARTIERS
Il y a quelques années, j'avais été frappé par une affirmation entendue au hasard d'une conversation qui indiquait que l'installation d'une nouveau quartier dans une clairière de forêt ou dans un coin de campagne créait trois cercles concentriques :
   - le premier est constitué par les maisons proprement dites, elles sont en général bien entretenues,
   - tout autour, se trouve une aire de cinquante à cent mètres qui sert de poubelle sauvage,
   - autour de cette zone enfin se déploie la forêt ou la campagne non polluée par les détritus.

J'avais trouvé cette allégation un peu exagérée mais j'ai pu constater qu'elle était en grande partie justifiée. La présence d'un quartier induit presque immédiatement la création de décharge sauvage.

Les photos ci dessous le montre bien : autrefois se trouvait á cet endroit un verger. établi á proximité d'un quartier neuf ;  ce verger fut abandonné et il devint un fourré assez dense, il fut vite repéré par des riverains du quartier neuf peu soucieux du respect que l'on doit à la nature;  un premier y déversa les produits de la tonte de sa pelouse, un autre se débarrassa d'une vieille poubelle cassée, puis l'exemple aidant, d'autres personnes firent de même, jetant là tout ce dont on se débarrassait : le verger  devenu taillis,  est maintenant un champ d'ordures sauvages.

Voici ci-dessous deux photos de ce que l'on peut trouver un peu partout autour des villes. Ces deux photos se passent de commentaires...

Á suivre...

mercredi 16 septembre 2015

Chronique d'une décadence française (8)

Tout ce que j'ai précédemment décrit m'amène à me poser une question d'importance  : La situation dégradée de mon environnement est-elle spécifique au bourg où se trouve mon domicile ou révèle-t'elle une tendance générale á tous le pays ?

 Pour répondre à cette question, il faudrait sillonner villes et campagne en observant l'environnement et en mesurant, si elle existe, la dégradation du cadre de vie. N'en étant pas là, je ne peux me référer qu'à ce que je peux observer ou à ce qui m'a été rapporté en donnant quelques exemples qui me semblent significatifs :

LE LONG DES VOIES DE CHEMIN DE FER
Quand on arrive en train dans une gare, on ne peut qu'être écœuré par l'amoncellement de tags qui se trouve sur les murs bordant la voie ferrée mais aussi sur les parois des wagons eux-mêmes : cet amoncellement se compose de tags anciens, dégradés et défraîchis sur lesquels on en ajoute d'autres tout aussi hideux, abscons et incompréhensible que les précédents.

Tout cela respire la crasse et le laisser-aller. L'IRRESPECT,  l'IRRESPONSABILITE et l'INDIFFERENCE envers  les biens collectifs et l'INDIVIDUALISME du type, "je fais ce que je veux"  jouent à fond dans ce cadre.

L'invasion des tags ne se limite aux voies de chemin de fer, Ils étalent partout leurs inscriptions pseudo-ésotériques  qui ne possèdent de significations que pour ceux qui les écrivent. On a l'impression que les tagueurs se tiennent à l'affût d'un mur fraîchement repeint pour le recouvrir aussitôt. Dans ces conditions, ceux qui sont en charge de la propreté des édifices publics se lassent d'effacer ces tags et laissent faire.

SUR LES ROUTES ET LES AUTOROUTES
L'impression de laisser-aller se retrouve aussi sur les abords des routes et des autoroutes. Les fossés qui longent les routes recèlent un grand nombre de déchets dûs aux automobilistes qui jettent par la fenêtre de leurs voitures les immondices : paquets de gâteaux ou de bonbons vides, paquets de cigarettes, reliefs de repas, bouteilles et canettes...  sans  aucun respect pour celui qui devra nettoyer.

Les équipes d'entretien en charge du nettoiement des fossés d'une autoroute avaient, il y a quelques temps, décidé d'exposer en pyramide l'ensemble des sacs de tous les détritus qu'ils avaient ramassés. Cette pyramide mesurait plus de 10 mètres de haut. Qu'en pensèrent les automobilistes ? De l'indignation ? Des réflexions du type " vraiment les gens sont sales. ! " ? En tous les cas, quoiqu'ils en aient pensé, personne n'a semble-t'il fait d'efforts pour ne plus polluer, en effet les fossés bordant les routes sont toujours aussi sales.

L'état des aires de stationnement des autoroutes est aussi significatif : il existe souvent autour des autoroutes des petits coins de forêt au delà du parking proprement dit ; mieux vaut ne pas s'y aventurer car souvent le sol est maculé d'ordures diverses allant du papier toilette usagé, des couches d'enfants, de boîtes de conserves vides, d'emballages de sandwichs ou de gâteaux. Pourtant il y a partout des poubelles !

De même que sur la voie ferrée, les tags ont aussi tendance à se développer , les plus stupides sont ceux qui couvrent les panneaux indicateurs et masquent les indications de direction lors des intersections.

Enfin, toujours sur les routes et autoroutes gratuites, il se produit fréquemment des dégradations naturelles du bitume en particulier au sortir de l'hiver. Les trous qui en résultent peuvent être dangereux, plutôt que de les réparer, on préfère mettre un panneau du type " attention trous en formation " ; d'ailleurs si on le répare, ce ne sera qu'au moyen de "rustines" qui ne font qu'augmenter les cahots. A cet égard, mieux vaut ne pas circuler sur certaines routes secondaires car les inégalités du revêtement de ces routes font imaginer que l'on se trouve sur des pistes d'exploration en plein coeur de la forêt équatoriale !

Á suivre...

lundi 14 septembre 2015

Chronique d'une décadence française (7)

Autrefois, j'avais entendu un touriste en visite dans un pays étranger faire cette réflexion : " ils ont construits des hôtels partout mais ils n'ont pas les moyens de les entretenir, quelques années plus tard, plus rien ne marche, les chasses d'eau fuient, les robinets sont hors d'usage, la moquette est sale... Encore quelques années et tout tombera en ruines ! ". Ce pays étranger était évidemment ressenti par ce touriste comme un pays sous-développé.

Si on se promène dans le bourg, on constate que cette réflexion s'applique désormais parfaitement à sa situation actuelle, partout, on rencontre des exemples de l'absence d'entretien et de laisser aller.

Le premier exemple concerne un poste électrique. Il a été apposé convenablement par l'entreprise concernée. Une voiture l'a percuté en sorte qu'actuellement, il penche dangereusement. Cette situation perdure depuis plusieurs années  sans que personne ne songe à réparer : l'automobilisme délinquant s'est bien gardé de signaler la dégradation et s'est enfuit comme un voleur, l'entreprise gestionnaire ne daigna pas d'occuper du problème ;  la ruine de ce poste électrique git au milieu de l'herbe folle dans l'INDIFFERENCE de tous.

Personne ne s'est avisé que cet état de fait pourrait être dangereux ! Encore un nouvel exemple d'IRRESPONSABILITE !

Les deux autres exemples ci-dessus témoignent du même laisser-aller et de l'absence d'entretien de ce qui a été conçu quelques années plus tôt : la municipalité avait décidé d'égayer les trottoirs en semant des fleurs dans les platebandes circulaires qui entourent les arbres et d'installer des bacs à fleurs en utilisant de grosse conduites d'évacuation des eaux. Le résultat fut à la hauteur des espérances : partout poussaient des fleurs multicolores qui égayaient la monotonie du bitume. L'entretien de ces parterres de fleurs fut effectué pendant un ou deux ans. Puis, sans que l'on sache pourquoi, cette bonne initiative fut abandonnée : en conséquence les parterres de fleurs ceinturant les arbres sont envahis d'herbes folles que personne n'entretient et sont parsemés d'excréments canins ; quand aux bacs à fleurs, il sont pour beaucoup envahi par de la mauvaise herbe et ne servent plus que de poubelle !

Bien évidemment, personne ne semble choqué par de tels errements, toutes ces évolutions s'accomplissent dans l'indifférence générale.

Un touriste étranger qui verrait ces scènes désolante de laxisme et d'incurie pourrait dire : "ils savent réaliser des choses mais faute de suivi, tout tombe en ruines en quelques années ... " Comme notre touriste français du début de l'article !

samedi 12 septembre 2015

Chronique d'une décadence française (6)

Le problème des dépôts sauvages d'ordures dénoncé par le maire de ma commune de résidence, n'est que l'arbre qui cache la forêt ; il serait bon qu'il se promène à pieds pour observer de multiples traces de l'IRRESPECT des règles élémentaires de vie en société et du laxisme généralisé. Il pourrait ainsi mieux les dénoncer dans son bulletin municipal.

ll verrait d'abord, comme je l'ai spécifié dans les articles précédents, l'état lamentable des trottoirs due à l'incurie de tous : herbes folles, vieilles feuilles pourrissant formant des dépôts qui en se décomposant crée un humus dans lequel poussent les herbes ( la photo ci-contre a été prise en été, les feuilles mortes tombant en automne, on peut en conclure que le trottoir n'a pas été balayé depuis huit mois)

Il verrait aussi l'état des caniveaux et des bouches d'égouts d'eau pluviale : les caniveaux ne sont presque jamais balayés ce qui fait que la saleté s'y accumule empêchant l'eau de s'écouler et occasionnant des flaques d'eau sur la route et le trottoir lors des pluies. Quant-aux grilles des bouches d'égout, elles sont obstruées non seulement par ces immondices mais aussi par les centaines de mégots de cigarettes que l'on jette ainsi sans aucun respect du bien commun.

Il verrait aussi les nombreuses déjections canines effectuées sur  les trottoirs ou dans les plate-bandes florales de la commune : un agent communal me faisait remarquer qu'en utilisant une débroussailleuse pour nettoyer une pelouse du centre du bourg, il eut le bas de son pantalon maculé de ces excréments.

Il pourrait aussi constater les multiples dégradations dues au fait que beaucoup de particuliers n'ont même plus la dignité  d'entretenir leurs maisons, laissant tomber en ruines ce qui leur appartient, donnant un triste sentiment d'abandon.

Vraiment, Monsieur le Maire, votre bourg est sale et crasseux, voilà à quoi on aboutit quand le laxisme individualiste et l'incivisme règnent sans que personne n'y mette entrave ! Voilà comment des comportements humains conduisent à la décadence.

1- rappel des 6 i cités dans l'article précédant : 
     - Irresponsabilité,
     - Irrespect et Incivilité, 
     - Individualisme.
     - Immobilisme,
     - indifférence. 

jeudi 10 septembre 2015

Chronique d'une décadence française (5)

Je n'ai pas pris les photos ci-dessous, elles ont eu l'honneur du bulletin municipal de ma commune de résidence.   La collectivité a mis en place un système équitable de collecte des ordures. Le principe en est simple : plus on met de déchets dans les poubelles, plus on paie en sus d'un forfait de base. les poubelles ont été fournies au habitants, elles ferment à clé et sont pesées à chaque ramassage.   Échappent à cette redevance les ordures recyclables qui sont  dans des sacs séparés.

Dans le texte qui accompagne ces photos, le maire fait part de son indignation face à de tels errements, il fait appel au civisme des habitants, (comme si le civisme existe encore ! ) L'envahissement des esprits par  l'INDIVIDUALISME narcissique a supprimé chez la plupart des individus tout sens des responsabilités collectives, ce qui fait que parler de civisme revient à parler dans le vide. Qui en effet se soucie encore de la loi ?

Le maire ajoute aussi un autre argument, celui du surcoût occasionné par la collecte de ces dépôts sauvages effectués dans la plus totale ILLÉGALITÉ ( encore un mot en "i"). Ce surcoût, ajoute-t'il, sera partagé par l'ensemble de la collectivité : chacun devra payer pour prendre en charge les errements de quelques-uns ! Cette prise en charge par tous des fautes de l'un est, pour moi profondément injuste et scandaleuse, c'est une conception dévoyée de la solidarité. Malheureusement, c'est une pratique habituelle en France comme en témoigne la décision heureusement avortée d'imposer à tous la possession d'un Alcootest dans leurs voitures y compris à ceux qui ne boivent jamais d'alcool. sous le prétexte que trop de gens irresponsables conduisent en état d'ébriété. L'IRRESPONSABILITÉ de quelques-uns rejaillissent sur tous !

La menace de collectivisation des fautes d'individus irresponsables effectuée par le maire ne sert à rien et est même dangereuse :
     - ils n'empêcheront pas les délinquants de continuer leurs dépôts sauvages au nom des trois principes qui gouvernent  ces individus : " pas vu, pas pris", " il est interdit d'interdire" et " je ne respecte la loi que quand elle m'arrange !"
     - ils pénaliseront ceux qui accomplissent scrupuleusement les règles de collecte des ordures et qui ne sont pour rien dans cette affaire.

Voici une preuve évidente de la premiere allégation : la photo ci-contre a été prise quelques jours après la parution de l'article du maire : sa diatribe n'a rien changé !

En ce qui me concerne, j'aurais préféré que le maire de la commune développe trois arguments beaucoup plus adapté à la situation :
     . D'abord en menaçant les délinquants d'amendes et de sanctions et en les mettant effectivement en place, il est assez facile de savoir à qui appartiennent ces sacs d'ordures illicites, il suffit de les ouvrir et de rechercher les indices qui indiqueront le nom du propriétaire.
     . Ensuite, j'aurais montré les dangers de ces sacs d'ordures pour la salubrité publique : des sacs laissés ainsi, éventrés par les chiens errants, deviennent le domaine des rats. La prolifération des rats, vecteurs de maladies contagieuses pour l'homme, pourrait représenter un problème d'hygiène pour tous.
     . Enfin, j'aurais fait honte aux délinquants en leur indiquant que dans les pays autrefois qualifiés par nous de sous-développés, on trouvait de tels dépôts d'ordures ; cela s'expliquait dans ces pays par la pauvreté, par contre dans la commune cela ne s'explique que par la paresse, le laxisme et l'individualisme de beaucoup.

Ce retour à l'apparence du sous-développement est pour moi un des symboles de la décadence.

1- rappel des 6 i cités dans l'article précédant : 
     - Irresponsabilité,
     - Irrespect et Incivilité, 
     - Individualisme.
     - Immobilisme,
     - indifférence. 

mercredi 9 septembre 2015

Chronique d'une décadence française (4)


Voici encore une image montrant les conséquences des six maux (1) que j'ai préalablement définis comme conduisant à la décadence, cette photo raconte une histoire en trois épisodes :

Dans un premier temps, une association décide d'égayer un peu un secteur du bourg largement dégradé par l'incurie ambiante et marqué par l'absence de tout entretien. Cette association décide de repeindre les murs d'un poste transformateur de l'EDF avec l'ambition de créer une belle oeuvre. Les résultats sont à la hauteur de ses espérances : de gracieuses volutes bleutées se développent sur les murs évoquant a la fois des vagues et des nuages.

On aurait pu penser que ce travail artistique serait respecté à la fois parce qu'il était parfaitement réussi et surtout par le fait qu'il avait été réalisé par des bénévoles. Ce ne fut hélas pas le cas !

Presque aussitôt après sa création, l'œuvre fut véritablement saccagée par les tags qui vinrent par endroit la recouvrir en la dénaturant complètement.

Ces tags sont, pour moi, une des illustrations de notre décadence avec mise en œuvre des "i" : à l'INDIVIDUALISME égocentrique ( j'ai le droit de m'épanouir en faisant ce que je veux) s'ajoute l'INCIVISME ( je barbouille les murs de mes messages fumeux, peu importe qui les nettoiera) et l'IRRESPECT (je me moque totalement du travail que font les autres)

Les tags sont une véritable calamité, ils prolifèrent partout : sur les murs bordant les voies de chemin de fer, sur les wagons, les transformateurs électriques, les murs des maisons particulières et même sur les panneaux indicateurs de route. Je me souviens de l'air effaré d'un touriste étranger en voyant partout ces endroits maculés qui me dit : " je n'imaginais pas que la France soit si sale ! "

Ces tags sur le mur fraîchement repeint eurent bien évidemment une autre conséquence : les jeunes qui avaient consacré de leur temps à réaliser la peinture durent éprouver découragement, déception et colère mais surtout ils durent prendre  la ferme résolution de ne plus jamais participer à une action au bénéfice du corps social.  Ainsi, les bonnes volontés disparaissent peu à peu et la décadence gangrène lentement mais sûrement toute la société.

Dans la troisième phase de mon histoire, se produit une lente mais constante dégradation de l'œuvre primitive, la couche de peinture s'écaille et le transformateur prend peu à peu l'aspect d'une ruine. Cette phase est celle de l'IRRESPONSABILITE laxiste. Que s'est-il passé une fois les dégradations accomplies ? RIEN !
     . Aucune enquête ne sera effectuée,
     . La collectivité ne manifesta même pas son indignation devant le délit ,
     . On laissa le mur se dégrader sans effectuer une quelconque réparation.
Les murs se dégraderont toujours plus dans la plus parfaite indifférence de chacun.

Certains objecteront que ces actes délictueux sont le fait de jeunes à qui leurs parents n'ont jamais donné une éducation morale ; rien n'est plus faux !
     . Ce ne sont pas les jeunes qui promènent les chiens dont les excréments tapissent les trottoirs et les caniveaux.
     . Ce ne sont pas les jeunes qui se garent sur les trottoirs pour être au plus près de leur porte d'entrée ou qui stationnent sur les passages pour piétons pour éviter de marcher une centaine de mètres quand ils se rendent dans un commerce.

Pour moi, les jeunes suivent l'exemple qu'on leur donne : leurs comportements ne sont que le reflet des travers des adultes, nous sommes tous concerné par l'exemple qu'on leur donne : ayons l'humilité de le reconnaître !


1- rappel des 6 i cités dans l'article précédant :
     - Irresponsabilité,
     - Irrespect et Incivilité,
     - Individualisme.
     - Immobilisme,
     - indifférence.

mardi 8 septembre 2015

Chronique d'une décadence française (3)

Suite de l'article précédent

Jusqu'où peut aller cet état de déliquescence ? Très loin comme le montrent les deux photos ci-dessous :

Sur la photo de gauche, on aperçoit le développement des dégradations du trottoir avec non seulement des herbes et des ronces s'insinuant partout mais aussi des arbres qui se mettent à pousser et dont les racines vont évidemment soulever le bitume en le faisant craqueler.

La photo de droite montre l'évolution ultime d'un trottoir du bourg :
     . Herbes poussant désormais sur le trottoir lui-même : après avoir conquis les craquelures de celui-ci, elles rejoingnent l'herbe debordant de la propriété privée.
    . Arbres du trottoir non taillés dont les branches sont si basses qu'un piéton ne peut plus passer sans se courber.
    . Arbres de la propriété privée débordant sur le trottoir et dont les branches rejoignent celles des arbres du trottoir.
    . Entourage circulaire des troncs envahi d'herbes folles.

Cette situation perdure depuis de nombreuses années sans que personne ne réagisse. Le trottoir disparaîtra dans l'indifférence et l'incurie générale.

En regardant ces deux photos, j'ai vraiment l'impression de me retrouver dans un pays sous-développé ! Cependant, ces paysages dégradés ne sont pas ici le fait de la pauvreté mais seulement du laxisme et du mépris des biens communs.

lundi 7 septembre 2015

Chronique d'une décadence française (2)

Quelles sont les conséquences dans notre environnement quotidien de la mise en pratique des "6 i" (1) ? Un laxisme généralisé qui conduit lentement à la décadence mais surtout une impression de revenir vers un état de sous-développement.

Voici une photo qui le montre bien.

Cette photo représente un trottoir du bourg où j'habite ; on aperçoit un trottoir complètement défoncé encadré de trois rangées d'herbes folles ; l'une est située au contact du trottoir et d'une propriété privée, une deuxième est au niveau de la bordure de trottoir et la troisième se trouve dans le caniveau émergeant de détritus divers. L'ensemble parait si dégradé que l'on se demande dans quel pays on se trouve !

On retrouve ici les six maux qui grèvent la vie quotidienne du bourg :

IRRESPONSABILITÉ
     . " je ne peux rien faire dira le maire, le trottoir tout comme les dégradations du mur sont du ressort du propriétaire." 
     . "Je ne vais quand même pas nettoyer mon trottoir dira le propriétaire riverain, c'est à la commune de le faire, je paie assez d'impôts pour cela." 
     . " Nous refusons de faire de tels travaux, diront les agents communaux, d'ailleurs on n'a pas le temps de le faire : vous nous demandez de ramasser les ordures que les gens jettent n'importe où sans se préoccuper de savoir qui les ramassera, de réparer les dégradations qui surviennent partout suite à des actes malveillants, comment voulez vous que nous puissions en plus faire le nettoiement des trottoirs qui ne nous incombe pas." 

INDIVIDUALISME :" j'ai autre chose à faire de plus utile pour ma petite personne que de m'occuper d'un trottoir où je ne passe jamais ; de même, je ne vais pas dépenser de l'énergie ou de l'argent pour faire refaire mon mur ! Les passants peuvent penser ce qu'ils veulent, je m'en moque totalement."

INCIVISME : " je n'en ai rien à faire que le trottoir se dégrade du fait de mon impéritie, les herbes et les arbres soulèvent le bitume et obligeront bientôt à tout refaire : et alors ! Le trottoir est du ressort de la collectivité, ce qui s'y passe ne me concerne pas".

IRRESPECT et INCIVILITÉ : "je me moque totalement que les gens risquent de se tordre le pied sur le trottoir dont le nettoyage m'incombe en théorie , ils n'ont qu'à passer ailleurs."

Pour lutter contre ces maux, il serait facile d'agir en obligeant les gens à respecter la loi et les biens communs  et en leur infligeant de lourdes amendes ; personne ne prendra un tel risque car ici comme ailleurs, l'IRRESPONSABILITE  va jouer à fond :
     . La gendarmerie a subi tant de ponctions successives d'effectifs qu'elle n'a plus les moyens de régler ces problèmes de la vie quotidienne, d'autant qu'à la baisse drastique de ses effectifs s'ajoute une augmentation constante de la petite criminalité : vols, cambriolages, dégradations commises sur les édifices publics....
     . La municipalité se contente de beaux discours moralisateurs dans ses bulletins municipaux, faisant appel au civisme des habitants et à leur responsabilité collective... comme si ces notions existaient encore !

Dans de telles conditions, rien ne se produit, personne n'est jamais verbalisé, le laxisme se généralise sans aucune entrave et tous les habitants du bourg se contentent aisément de cette société sans contrainte et vivent par INDIFFÉRENCE dans la crasse et les dégradations occasionnées par l'incurie généralisée.

1- rappel des 6 i cités dans l'article précédant :
     - Irresponsabilité,
     - Irrespect et Incivilité,
     - Individualisme.
     - Immobilisme,

dimanche 6 septembre 2015

Chronique d'une décadence française (1)

Selon moi, la France bascule lentement mais sûrement vers la décadence de sa civilisation, cela saute aux yeux de n'importe quel observateur pour peu qu'il prête attention à ce qui se passe autour de lui. C'est mon cas et je voudrais d'abord commenter quelques photos que j'ai prises en observant mon environnement immédiat.

La premiere scène représente un trottoir du bourg où j'habite. A gauche se trouve la limite arrière d'une grande propriété privée comportant une belle maison de maître. La végétation de la haie qui ferme cette propriété déborde largement sur le trottoir, domaine public, avec en particulier les branches d'un églantier et de grandes ronces de mûriers, toutes deux assorties d'épines acérées et situées à hauteur du passant. Celui qui passe sur le trottoir sans faire attention reçoit les ronces en plein visage avec le risque de se blesser. Ce fut mon cas.

C'est en me rendant à la mairie du bourg pour signaler les risques occasionnés par ces ronces et l'absence de sécurité de la voie publique, que je me mis à ressentir avec acuité les causes de notre décadence en leur donnant un nom générique, celui des "6 i"
     - Irresponsabilité,
     - Irrespect et Incivilité,
     - Individualisme.
     - Immobilisme,
     - indifférence.

L'IRRESPONSABILITE m'est apparue dès que j'exprimai mes doléances à la mairie : il m'a été répondu que le Maire ne pouvait rien faire puisque les ronces, même dépassant sur le domaine public,  étaient du domaine privé ; simplement, il pouvait écrire des lettres aux propriétaires afin de leur signaler les risques encourus du fait de leur négligence..

Si j'avais eu l'occasion de rencontrer le propriétaire de la propriété, je l'ai fait pour d'autre incidents de ce genre, j'aurais eu droit à une réponse du type : ce n'est pas à moi de le faire, car ces ronces débordant sur le domaine public, il est du ressort de la mairie et des agents communaux de les enlever.

A quoi est due cette irresponsabilité ?
     . Au maire qui ne veut pas avoir d'histoires ni avec les agents communaux qui rechigneraient à faire ce nettoyage, ni avec ses électeurs ? il préfère nier le problème plutôt que de le régler. Il ne lui vient même pas à l'esprit qu'au nom du sacro-saint principe :" pas de vagues !", il pourrait user de ses droits de police pour infliger une amende au délinquant
     . Au propriétaire qui ne supporte pas qu'on lui impose une tâche dégradante à ses yeux et qui reporte sur les autres ses propres négligences sans aucunement les assumer et qui proclame haut et clair que personne n'a à lui imposer quoique ce soit.

De  cette irresponsabilité découle l'IRRESPECT et L'INCIVISME : en ne coupant pas ces branches dangereuses, le propriétaire peut blesser quelqu'un : cette idée ne lui vient même pas à l'esprit. Je me suis souvent entendu répondre  pour des problèmes similaires : si vous n'êtes pas content, vous n'avez qu'à prendre le trottoir d'en face ! Celai revient à dire :  je n'en ai rien à faire de vous ni des autres,  peu m'importe que vous vous blessiez ou non.

Pourquoi de telles allégations ? En fait la cause de tout est l'INDIVIDUALISME égocentrique et forcené : je suis libre de faire de que je veux, seule compte ma petite personne, je n'en ai rien à faire des autres ; la loi ? Je la respecte quand elle m'arrange et dans le cas précis de mes ronces, j'ai décidé que je ne les couperais pas et personne ne m'y obligera.

Que se passa-il ensuite ?  Rien ! Quinze jours se sont écoulés sans que les ronces aient été coupées, elle prolifèrent dans l' INDIFFERENCE  générale ! C'est une illustration parfaite de cet IMMOBILISME qui est une des causes de notre décadence.

Les "6 i" sont le lot quotidien de notre environnement social, ils tendent à gangrener toute notre société en pervertissant peu à peu tous les braves gens soucieux de respecter les autres : à quoi bon entretenir mon trottoir puisque mon voisin, plus jeune ou plus riche que moi, ne le fait pas ! Plus grave encore, aucune personne n'envisage d'imaginer qu'il puisse avoir une quelconque responsabilité dans ces maux, il est tellement plus facile d' accuser le gouvernement, les immigrés, l'Europe, l'Euro ! Personne ne voudra admettre que chacun est co-responsable de cette situation et qu'une remise en cause de ses comportements sociaux s'impose à chacun.

Cessons de nous croire parfait et irréprochable en imputant tous les maux sociaux aux autres ! Comme le disait l'Évangile de Luc, 6, 41 : « Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l'œil de ton frère et n'aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil à toi ! " Nos compatriotes,  donneurs de leçon à la terre entière,  feraient bien de méditer ces paroles évangéliques, de constater l'état réel de leur environnement et d'avoir l'humilité de se remettre en cause !