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mardi 16 janvier 2018

PAYS BALTES (3) une nature apaisée après un douloureux passé

Suite de l’article précédent



Les clairières cultivées sont constituées de vastes parcelles au sol plat ou faiblement ondulé, entrecoupées par de petits bosquets d’arbres sous lesquels se dissimulent les fermes. Une large palette de couleur y est présente,  formant un patchwork en constant renouvellement lorsqu’on parcourt le pays : le vert tendre des prairies s'harmonise délicatement  avec le vert plus sombre des bosquets et des arbres, avec aussi le brun des terres labourées et le jaune ocre des chaumes et des céréales attendant la moisson.

Dans ces paysages, tout respire la sérénité et la paix d’une nature qui paraît réconciliée avec l’homme. On a l’impression que la nature remercie l’homme de l’avoir préservé en lui donnant tout ce qu’il a besoin. En échange, l’homme se fait discret, cachant les fermes dans les bosquets comme s’il voulait les dissimuler afin de ne pas rompre la sérénité du lieu.

Cette description un peu idyllique des paysages baltes réussit actuellement  à masquer un douloureux passé : en effet, pendant de longues périodes, la paysannerie fut placée sous le joug de dominateurs étrangers qui imposèrent leur puissance par la force.

Prochain article : la situation de la paysannerie aux 18ème et 19ème siècle.

dimanche 14 janvier 2018

PAYS BALTES (2) une nature apaisée après un douloureux passé

Suite de l'article précédent

Dans les pays baltes dominent les forêts, elles ferment  systématiquement l’horizon des clairières de cultures, constituant une limite vert-émeraude qui donne à l’espace une dimension humaine sans démesure.

La forêt associe, entre autre, deux aspects très spécifiques représentés sur les photos ci-dessous :


Les paysages de la forêt de conifères sont assez surprenants : les arbres se dressent tout droit, tels des poteaux dénudés, tous égaux en diamètre ; c’est seulement au niveau de leur cime qu’apparaissent quelques branches qui s’entremêlent d’un arbre à l’autre pour former une canopée ;  comme celle-ci a du mal à laisser passer la lumière, les sols ne sont couverts que d’une végétation pratiquement rase. A cela s’ajoute la brume résultant de l’humidité amenée par les dernières pluies. Ces caractéristiques créent une étrange impression, on se croirait dans une forêt mystérieuse d’où pourraient surgir les trolls mais aussi des fées et des lutins sortis de palais enchantés.

La réalité de cette forêt est cependant bien différente de ce qu’elle paraît, elle résulte des campagnes de  reboisement rendues nécessaires  après les ravages de la seconde guerre mondiale. Les arbres ont été plantés en même temps, ce qui explique qu’ils aient tous la même apparence : cette forêt révèle aussi l'opiniâtreté des hommes à toujours dominer les catastrophes pour toujours reconstruire.

La forêt de bouleaux est bien différente : elle se développe en deux strates avec un sous-bois abondant et touffu de petits arbres d’où émergent les troncs blancs des bouleaux qui s’ennoient peu dans le feuillage de leurs cimes.

La forêt est entrecoupée de lacs restant encore sauvages malgré le développement  des résidences de loisirs qui s'installent sur ses berges. Les eaux calmes de ces lacs se muent en miroirs dans lesquels la forêt se dédouble,  créant dans l’eau une illusion de forêt symétrique à peine troublée par d’éphémères clapotis.

Entre ces forêts, se déploient de grandes clairières de cultures qui constituent la seconde facette des paysages baltes.

A suivre

vendredi 12 janvier 2018

PAYS BALTES (1) une nature apaisée après un douloureux passé

Lorsqu’on voyage dans un pays, même pendant quelques jours, il suffit souvent de regarder ses paysages pour  découvrir l’âme de ce pays ; selon moi en effet,  traditionnellement, c’est le pays qui façonne les hommes et non l’inverse, c’est seulement depuis la révolution industrielle que l’homme a voulu asservir la nature et, par la même occasion, perdre tout sens de la réalité.

Un géographe expliquerait que le sol des pays baltes a été modelé et ciselé par les avancées et reculs de l’inlandsis venu du pôle : il  couvrait  l’ensemble de la Scandinavie et de l’Europe septentrionale lors des périodes froides puis refluait vers le Nord aux périodes des réchauffements interglaciaires.

Il en résulte un relief alternant trois formes complémentaires :
   . Des collines de roches striées ou moutonnées rabotées et ciselées par les glaciers,
   . Des ondulations longilignes formées par des dépôts morainiques de toute taille
   . Des creux emplis actuellement par les eaux des lacs et des étangs.

C’est sur cette région au relief indécis  et monotone, couverte d’épaisses forêts entrecoupées d’une myriade de lacs que les hommes s’installèrent  aux alentours du 11e siècle. Ils constituaient des petits groupes épars dans les clairières et au bord des plans d’eau.

Cette histoire semble suggérer un paysage sévère, inhospitalier et désolé, c’est tout le contraire qui apparaît en traversant les pays baltes ; on rencontre en effet des paysages d’une harmonieuse beauté où l’homme a su préserver la nature tout en la parant des multiples couleurs de ses cultures.

À suivre...